vendredi 15 août 2008

L'habit du moine

Certains, dans leurs façons de s'habiller, se mettent mal à l'aise pour plaire à la société. J’en ai déjà parlé (voir: Tenue de circonstance): je trouve cela bizarre.

Il y en a d’autres qui m’intriguent encore plus: Ceux qui ont honte de ce qu‘ils portent.

Plusieurs fois, je me suis retrouvé avec une ou plusieurs de ces personnes rappelant, par leurs tenues, des œuvres d’art surréalistes. Je n’ai jamais compris leur gêne d'être regardées.

Une fois, l’une d’elles m’a demandé pourquoi je la fixais de la sorte. Je lui répondis que j’admirais sa tenue. Mon regard continua visiblement à la gêner.

Évidemment, vous direz que c’était à moi de ne point la fixer du regard, mais...Réfléchissons honnêtement: Si on se fait beau et qu’on insiste pour l’être différemment des autres, c’est bien pour être remarquable, non?! Ne nous faudrait-il donc pas en assumer les conséquences?

Il en va de même pour ceux qui se mettent en «rasta style» et qui s’offusquent qu’on pense qu'ils se droguent.

Le gendarme, le médecin, la prostituée s’habillent pour être remarquables. Lorsqu'ils ne sont pas en service et qu'ils veulent se fondre dans la foule, ils se mettent des tenues que portent tout le monde.

L'habit ne fait pas le moine, d'accord. Mais lorsqu’on ne veut pas être appelé «révérend», on ne porte pas la soutane.

Tilou

vendredi 8 août 2008

Diplômés mais «sans métier»

Un seul métier a pour seul vocation d'enrichir son pratiquant: le Commerce.

C'est dans cette voie, et dans cette voie seulement que devrait se diriger celui ou celle qui ne se préoccupe que de se procurer de l'argent.

Faire du commerce c'est vendre. et empocher. La marchandise a peu d'importance à part sa facilité ou sa difficulté à être vendue. Qu'il s'agisse d'une denrée rare ou d'un produit qui court les rues, seul compte ce que ça peut rapporter.

Tout autre métier est différent; ou du moins devrait l'être.

Pour le bon médecin, le bon avocat, etc. l'argent est de seconde importance. Ce qui réjouit l'architecte c'est de voir qu'on apprécie sa maquette. L'ingénieur aime bien passer devant une belle bâtisse et faire savoir qu'il en est le constructeur. Et tout comme l’écrivain préfère offrir gratuitement son livre à un lecteur passionné plutôt que de le vendre à un analphabète, l'informaticien se réjouit de voir tourner son application bien plus qu'il n'apprécie l'argent qu'elle lui rapporte.

Attention! (mwen konnen nou!) Je n'avance pas que le professionnel ne doit pas gagner son pain. Je dis que son métier doit être son art et sa passion.

Bien entendu, ce n'est plus ce qui se fait. Maintenant, quel que soit le métier choisit, le premier critère semble être la quantité d'argent que l'on peut y gagner.

Le résultat c'est que l'on met moins de soin à son travail et que les seules dates guettées dans l'agenda sont celles auxquelles on reçoit le salaire ou l'on part en congé.

«Il n'y a pas de sot métier», dit le proverbe. Certes. Mais bien des professionnels, diplômés; dans leur rapport avec la profession qu'ils exercent ne font-ils pas penser à des sots sans métier?

Tilou

vendredi 1 août 2008

Culture?...vous avez dit culture?

Il est souvent dit qu'Ayiti possède une culture riche et forte. Je ne suis pas d'accord! (Kouman «se sa [ou] konnen an»?).

...Je ne suis pas d'accord et pense même, au contraire, qu'elle tend à perdre ses traits culturels.

Les dimanches après-midi d'autrefois, les enfants s'habillaient particulièrement, même lorsqu'ils ne devaient se rendre nulle part. Maintenant, c'est du passé.

Les premières semaines de l'année ne tarissaient pas de «bònane», «santé», etc. De nos jours, on est chanceux d'entendre des souhaits le 3 janvier.

Notre musique? quelle «Notre»? Nos musiciens n'ont aucune connaissance de son histoire et la plupart de nos groupes musicaux ne savent même pas ce qu'ils tentent de jouer. Les plus jeunes n'écoutent plus que de l'importée: Hip Hop, RnB, Dancehall (dans sal?), etc.

Nos langues? comment ça, «nos langues»? ah oui! le Créole et le Français. Venons-en donc à notre chère langue maternelle et à notre langue d'instruction. À part que l'on ne s'accorde pas sur qui parle correctement le créole, cette langue est méprisée et humiliée par bon nombre d'entre nous. Et quant au Français!...

Rien que pour faire comme à la télé, un Ayitien, en Ayiti trouve naturel de s'adresser à un compatriote, également en Ayiti, en Anglais; sans se demander si le compatriote en question est familier à la langue de Shakespeare.

Le «bientôt» devient «soon». Les policers ne réclament plus de «renforts» mais «backup». Et nos prénoms se tournent vers les Mackenson, Jackson, Robertson,... Toujours pour reproduire le cinéma, on ne dit plus «bonjou», mais «sali» et pour que ça diffère encore plus du «salut» français certains petits malins préfèrent «salui!»

Alors, comment malgré tout peut-on qualifier notre culture de forte?

Je ne vois vraiment pas!...à moins que mépriser ses traditions puisse être considéré comme un trait culturel!?

Tilou