lundi 16 août 2010

Teyat Lakay

Monsieur Graham Greene, un écrivain, qualifiait nos hommes politiques d'une certaine époque de comédiens.

C'est qu'il n'avait pas connu ceux d'aujourd'hui. Ils nous ont gratifiés, la semaine dernière d'une prestation exceptionnelle.

L'un justifiait sa candidature à la présidence par la renommée de son épouse décédée. Bon, vu son expérience dans l'élection d'une Miss (sa fille), son CV à lui aurait peut-être joué en sa défaveur.

Dommage pour lui que la candidature d'un mort ne soit pas autorisée. Vous auriez dû voir avec quelle expression de malice sa bouche dévoilait l'identité de l'épouse en question.

Un autre expliqua qu'il était le candidat d'un parti; mais sous la bannière d'un autre parti. Et trouvant peut-être son ridicule pas assez comique, il voulut en venir aux mains avec un inconnu l'ayant déclaré homosexuel.

Un troisième conquit un char pour clamer haut et fort que l'heure du changement avait sonné; qu'il était temps de couper avec la tradition, qu'avec lui, le pays serait dirigé autrement. Hm. Pas mal hein pour quelqu'un qui fait partie de l'actuel gouvernement. N'est-ce pas un aveu de son actuelle mauvaise gouvernance?

Il y en a plusieurs autres qui savent pertinemment que personne, même pas eux-mêmes, ne votera en leur faveur. Mais comme à tout bon scénario, il faut des figurants pour rendre la scène crédible. Et puis, ceux-là ne dérangent plus en rien: éternels candidats, à tous les postes, ils ont dû finalement obtenir une carte membre, les habilitant à prendre à toute élection se déroulant sur le territoire national. Un peu encore, on les aura à DigicelStars ou Miss Videomax.

Euh...pour Miss VideoMax, ça sera peut-être un peu plus difficile puisque son propriétaire s'est également mis en course à la présidence.

Mais que nos candidats investissent les concours de "Stars" ne serait que justice puisque les vedettes sont venus joués sur les planches politiques.

Et ces derniers seront difficiles à battre avec leurs atouts. Il y en a même un qui a bâti son programme sur un projet à cinquante centimes, parait-il.

Ça promet, je vous dis. Ça promet! Tout compte fait On pourra récupérer les "madigra" manqués en février dernier.

Quand je vois toute cette richesse, je pleure encore la disparition de Languichatte. Il en aurait fait une superbe troupe.

La seule chose qui me coupe le rire, c'est que la salle de théâtre prévue pour la représentation n'est autre que l’avenir d’un pays qui n'a plus envie d'en rire!

Tilou

vendredi 6 août 2010

Etat de droit...et gauche!

Ah! Que de mauvaise foi, de méchanceté dans notre petit pays. À voir comment nous traitons nos hommes politiques, réellement, nul n'est prophète en son pays.

Et presque littéralement hein! On se trouve de temps à autre un messie qui, chantons-nous, va guérir tous nos maux. Eh bien, une fois que les portes de la maison lui sont ouvertes, on lui demande de partir. Pour ensuite se plaindre de son absence.

Ah, je vous dis...nos hommes et femmes politiques méritent un peu plus de gratitude.

Bon, il est vrai qu'ils commettent parfois de toutes petites bévues, mais qui est parfait? Et puis on les accuse de bien des choses avec mauvaise foi.

Tenez: on dit souvent qu'ils ne s'entendent pas et que chacun d'eux ne défend que ses propres intérêts. Pourtant je ne suis pas certain qu'il existe autant de fraternité dans la classe politique ailleurs qu'ici.

Ah oui! La première chose à quoi s'attèle un gouvernement Ayitien après sa prise de pouvoir, c'est de réhabilité le régime décrié qui l'avait précédé.

Ainsi, Le Coq travailla à construire une nostalgie du temps de La Pintade. Son marassa, lui ayant succédé, a réussi l'exploit de le remettre en selle avec son régime végétarien.

Bon, il semblerait que la prochaine victoire soit promise à des amateurs de feuilles...Mais, sait-on jamais? L'avenir dira le reste.

J'entends aussi certains se dire déçus. Déçus parce que les hommes et femmes politiques ne tiennent pas leurs promesses. Non mais... Là! Quel mensonge!

On devait se débarrasser de nos habitudes dictatoriales, de cette affaire de "Chef"! Comment, n'est-ce as ce qui a été fait avec le démentèlement de l'armée. Euh, certains policiers sont appelés chef, mais ce n'est que par abus de langage. Quant aux militaires étrangers présents sur notre sol, c'est pour faire beau. Pour la parade.

Quant à l'état de droit que semble encore rechercher certains, on l'a depuis quelques vingt bonnes années. Ce qui ne sont pas d'accords ne sont qu'insatiables. Depuis quelques années donc, tout est permis sous le soleil d'Ayiti.

Chacun fait ce qu'il veut quand il veut où il veut. Que peut-on demander de plus. On a le droit de tout faire!

Nos hommes et femmes politiques sont peut-être dwategòch, mais ça nous a donné tous les droits.

Tilou