vendredi 25 janvier 2008

Victimes et Coupables?

"Harcèlement" et "agressions" sexuels me posent problème. Le premier dans sa définition et le second dans la démarche engagée pour l'évincer.

Harceler une femme serait lui faire des avances avec insistance lorsqu'elle ne semblerait pas encline à les accepter. Je ne suis pas certain que la frontière avec "courtiser" soit très épaisse.

L'agression sexuelle, elle, a fait, et fait encore, souffrir beaucoup de femmes. Il n'y a aucun doute que c'est une chose à combattre.

Ce qui est navrant dans ce combat, cependant, c'est que nous occultons certains types d'agressions pour dénoncer d'autres.

Lorsqu'il s'agit, par exemple, de prendre le contre-pied de l'Eglise sur les relations sexuelles avant le mariage, nous affirmons que l'Homme est doté de sens qu'il serait contre-nature de réprimer.

Mais qu'en est-t-il de ces même sens lorsqu'un homme côtoie à longueur de journée ces femmes vêtues de tenues moulant leur corps, de mini jupes avec beaucoup plus de mini que de jupe ou portant des corsages qui n'offrent que leur poitrine?

Eh bien, il parait que dans ces cas là, il lui faut se maîtriser. Parce que (brusquement?) "Il n'est pas un animal...il doit se contrôler..."

Certes, on ne peut accepter de lui qu'il choisisse une de ces femmes pour lui plonger dessus. Cependant, prend-t-on en compte qu'il subit une agression lui aussi?

Et ma femme...euh...non! j'ai déjà eu mon lot avec l'histoire de ses tanga (voir ah!...la mode de chez nous!) Disons plutôt que c'est la même chose pour l'homme qui passe la journée à regarder sa femme lui exposer ses fesses pour ensuite s'allonger à côté d'une migraine la nuit venue.

Dans les deux cas précités, l'homme n'est-t-il pas agressé sexuellement?

Je suggère donc que le combat contre les agressions sexuelles soit complet, en réprimant les actes de violence physique de l'homme envers la femme et aussi en évitant les tenues et attitudes aguicheuses des femmes envers des hommes qu'elles ne désirent pas.

Tilou

vendredi 18 janvier 2008

Serment d'Hypoc...

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Médecin. Quel noble métier!

S’engager à servir la santé, la vie. Se mettre au service des autres. Attester solennellement de tout faire pour sauver la vie de ses frères...

Au fait, ça, c’est pour la cérémonie de graduation. Dans la pratique, c’est un peu différent.

- Dans les cliniques, être médecin, c’est faire attendre les patients présents depuis 6 h 00 devant la clinique qui ouvre à 9 h 00 et s’y présenter vers les 10 h 00. (bon, se vre ke pa gen moun ki voye rele yo).

- c’est réclamer environ 1000 gourdes pour la consultation. (faut avouer qu’avec le coût de la vie, c’est pas exagéré.)

- c’est définir la consultation comme toute prise de contact avec un docteur; même lorsqu’il s’agirait de simplement lui remettre les clichés de radiographie. (lòt semen, menm lè ou rankontre li nan lari, l’ap ba ou fakti).

- et enfin ("enfin" an, se nan teks la wi!) c’est déconseiller les «remèdes feuille» (médecine traditionnelle) au bénéfice de médicaments aux multiples effets secondaires. (Mais ça, c'est une autre histoire que j'aborderai peut-être dans un autre billet.)

Ces caricatures de nos bureaucrates médicaux, et j’ose espérer que vous l’entendez comme tel, ne visent pas tous les médecins. Et je ne dis pas qu’il leur est interdit de gagner leur pain.

Mais je veux attirer l’attention que la noblesse du métier ne réside pas seulement dans le fait d’être médecin, mais surtout dans la manière de pratiquer la discipline. C’est ce qui différencie un médecin et un mécanicien. Alors que le second se doit avant tout d’être un bon technicien, le premier doit en plus avoir du coeur, de la compassion et de l’humanité.

Autrement, il n’y aurait point de différence. Et autant demander au mécano de jurer sur sa vie de toujours tout faire pour garder en vie un moteur.

Le premier souci du médecin doit être de garder en santé. Donc, lorsqu’il lui est confié quelqu’un en vie, le docteur se doit de le restituer encore plus vivant.

En ce sens il pourrait prendre exemple sur nos croquemorts; eux qui, lorsque nous leur confions quelqu’un pour mort, nous le rendent encore plus mort.

Tilou 
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vendredi 11 janvier 2008

Mendier avec panache

D’après le dictionnaire, un cadeau est simplement un présent offert à quelqu’un.

Mais ce qui fait du geste un cadeau, c’est son caractère non contraignant. Ainsi le Père Noël (et le père tout court) n’est nullement obligé de s’en tenir à la liste soumise par l’enfant.

Le cadeau, idéalement, est d’abord une démarche de celui qui offre. Donner «2 adoken» (2 sous) à un mendiant harcelant n’est point perçu comme un cadeau; c’est charitable mais ce n’est pas un cadeau, c’est répondre à la mendicité.

Dans d’autres cas, pourtant similaires, on utilise quand même le mot cadeau.

Par exemple, la copine qui exige à ses amies le dernier bouquin de Verly Dabel pour son anniversaire leur réclame un cadeau. (Sa se mandye en franse!)

Et le couple de fiancés qui dresse une liste d’articles que les invités au mariage devront leur offrir dépose une liste de cadeaux. (mandye en tulututu!).

Ce dernier exemple est quand même un peu intriguant. Comment est-ce acceptable que l’on se marie en louchant sur la poche des autres?

Les défenseurs de cette démarche la trouvent pourtant pratique. Oh oui! Ca permet d’éviter de se retrouver avec 2 malaxeurs. Comme si le geste n’avait de valeur que celle du présent offert.

Voilà comment ça se passe: Les fiancés dressent la liste qu’ils remettent à un magasin où il faut se rendre pour choisir un cadeau. Une fois sélectionné et acheté, l’article est rayé de ladite liste. Et l’invité suivant devra faire son choix parmi ce qui reste.

Vous devinez donc que tous ceux qui se laissent prendre à ce jeu se précipitent au magasin pour acheter en premier et éviter d’avoir à payer l’article le plus cher. Et le retardataire qui trouvera la liste complètement rayée sera sur qu’il ne pourra offrir qu’un cadeau inutile.

Cette histoire de liste de cadeaux est tellement bien ancrée dans nos moeurs, que maintenant, l’adresse du magasin est envoyé en même temps que l’invitation au mariage. (Sak rete pou yo fè antre peye nan maryaj la pa anyen). Il y en a d’ailleurs qui reçoivent dans un restaurant ou chaque invité paie son plat.

Et d’autres qui vous proposent que votre fillette joue les demoiselles d’honneur en vous faisant payer pour une robe qui ne servira probablement plus.

Le seul côté positif de cette affaire est que les mariés pourront économiser. Et beaucoup plus que vous ne le pensez hein!. Il suffira de déposer une liste pour chaque grande occasion (mariage, naissance, baptême, etc) et de commémorer ces occasions le plus souvent que possible afin de renouveler les articles qui auront été abîmés.

Hey!, Mais du coup... les mendiants ne se rencontrent pas seulement sur les trottoirs! :)

Tilou