vendredi 25 juillet 2008

Ayitiâneries

Je suis de ceux qui n'hésitent pas à condamner les propos insinuant que les Ayitiens seraient plus méchants que les autres habitants de la terre. Entendre dire que l'Ayitien ne pense qu'à lui me met hors de moi.

Certaines situations que j'ai vécues récemment diminuent, cependant mon élan à défendre mes compatriotes sur ce terrain.

Connaissez-vous la mauvaise blague de l'Ayitien qui préfère perdre un oeil rien que pour éviter qu'une de ses actions soit profitable à un voisin? (Si non, c'est tant pis pour vous! Mwen pap simaye vye blag konsa!).

Et bien, moi, j'ai vraiment assisté à ça. Imaginez une dame, chrétienne par dessus le marché, qui se retrouve avec une tonne de linge sale à cause d'une pénurie d'eau courante dans le quartier. Elle rencontre un gars qui lui propose de réparer le conduit endommagé causant l'ennui moyennant une maudique somme qu'elle est en mesure de débourser.

Pouvez-vous devinez sa réponse? Elle refusa. Parce que, avança-t-elle, il n'est pas question qu'elle paie seule alors que tout le quartier va en profiter. (Tonniskribòt mwen!)*.

Comprenez bien: Ce qui lui est demandé n'est pas du tout en fonction du nombre d'habitant du quartier. Elle en aurait été la seule habitante que le prix aurait été pareil.

Mais elle préféra garder son linge sale, plutôt que de faire profiter gratuitement quelques prochains.

C'est dans la même logique de ce vieillard refusant de planter un manguier dans sa cour prétextant qu'il sera mort avant que l'arbre ne bourgeonne.

Vous savez? je ne me résous toujours pas à croire que tous les Ayitiens soient des égoïstes méchants et athées. Mais à voir l'état dans lequel se trouve le pays, je me dis que de cette sorte de gens, il doit y en avoir pas mal.

Tilou.

* expression créole équivalent au «Tonnerre de Brest!» du Capitaine Haddock dans LEs aventures de Tintin et Milou. Ici, accompagné d'un soupir.

vendredi 18 juillet 2008

Pas bon!

Lorsqu'une personne rejette un résultat ou autre chose, il lui est certaines fois demandé si elle aurait fait mieux ou a une proposition constructive à faire. Par exemple lorsque j'avance que l'actuel sélectionneur de l'équipe nationale haïtienne de football, au vu de ses résultats, ne mérite pas d'être à cette place, on me demande si, moi, j'aurais mieux fait.

Bon, a priori, il faut effectivement une certaine maîtrise de la chose pour émettre une bonne critique; celle que l'on qualifie généralement de constructive. Ainsi, si j'avais été un technicien en foot, j'aurais avancé que le sélectionneur n'aurait pas dû faire jouer, de manière hasardeuse, un demi-défensif droit dans le couloir gauche, plutôt que de dire qu'il n' a pas sa place à la tête de l'équipe.

Mais, entre nous...ai-je vraiment à connaître tout ça pour comprendre que l'équipe fait de moins bons résultats que d'habitude? Que c'est depuis l'arrivée du nouveau coach que l'équipe ne gagne plus?

C'est comme en cuisine. Si vous choisissez n' importe quel enfant d'1 an et que vous lui donnez à manger une omelette bourrée de sel, il la recrachera, n'obéira pas. Il la trouvera trop salée. Il ne saura pas expliquer si c' est le sel qui est en trop ou s'il n' y a pas assez d'omelette. L'enfant ne saura peut-être même pas dire que c'est trop salé. Mais il dira que c'est PAS BON!...et il aura raison.

Tilou.

vendredi 11 juillet 2008

Langage soigné

J'ai cherché l'expression «gros mot» dans le dictionnaire. Je n'ai pas trouvé grand chose. «Mot grossier» qu'il y a seulement comme explication.

Alors, évidemment, je suis allé voir à «grossier». Non plus! Certes, il est dit que c'est relatif à ce qui offense la bienséance et la pudeur...et puis rien.

J'ai demandé aux gens qui m'entourent. Pas mieux que le dico. Pire même.

Vous dites? ah... ce que j'espérais trouver!? eh bien, pourquoi certains mots sont considérés comme grossiers et d'autres non. Et aussi, pourquoi les «gros mots» ont toujours rapport au sexe.

Vous n'aviez pas remarqué? Allez! faites-le tour de ceux que vous connaissez. Exemple? Ah. non! (apre sa pou n’al di mwen pa gen edikasyon!)

Pourtant, le vol ou le meurtre, tout aussi immoraux, sinon plus, que les déviances sexuelles, ne sont pas prononcés avec gêne. Dans les manuels scolaires ont retrouve le mot voleur, mais pas de...(nou pap jwenn mwen!)

Et des mots renvoyant au sexe on accepte certains pour en bannir d'autres: On dit fièrement vagin. Mais c’est vilain de dire ch...(woy! bouch mwen manke chape)

Revenons au dictionnaire.

Comment donc un mot peut-il être grossier?

1._ Qui manque de soin, de fini

Vraisemblablement ça ne peut être ça.

2._ Qui manque de finesse, de grâce

hmm! Certes, certains mots semblent moins élégant que d' autres. Mais ça reste une simple question de point de vue, non?

3._ Qui n'a pas été dégrossi, poli par la culture, l'éducation.

(Je me perds. Là, je me perds)

4._ Qui offense la pudeur, qui est contraire aux bienséances. Qui agit d'une manière contraire aux bienséances.

ah!. Ça doit être ça. mais un mot peut-il être contraire aux bienséances par lui-même? Ou l’est-il en renvoyant à quelque chose qui l’est? surtout quand d'autres renvoyant à ce même quelque chose, sont très bien acceptés.

Non pas parce qu’il fait référence à quelque chose de vulgaire, le mot serait-il donc grossier lorsqu'il se rapporte au sexe ou à l'acte sexuel?

Puéril, je dis.! Ce n'est pas parce que la fellation doit rester quelque chose d' intime que c' est forcément grossier de dire tib...(oh!? padon!)

Tilou

vendredi 4 juillet 2008

Plaidoyer saugrenu

Il est coutumier d'entendre l'expression : «qui s'excuse s'accuse.». Et c'est un fait. Celui ou celle qui s'excusent ne peuvent le faire qu'à propos d'une faute, d'une erreur ou d'un fait qui leur est imputables. Présenter ses excuses, c'est demander pardon tout en reconnaissant son tort.

Certaines fois cependant, ce n'est pas en s'excusant que certains s'accusent, mais en accusant d'autres.

Et ce qui est drôle dans tout ça, c'est qu'ils ne se rendent même pas comptent de leur aveu.

Prenons en exemple les nouveaux épisodes de l'affaire FHF (Fédération haïtienne de football).

Acte 1. des journalistes accusent ouvertement le comité fédéral de mauvaise gestion, de détournement d'argent aux fins personnels de ses membres. Le président du comité répond que ces journalistes sont des anciens amis qui lui en veulent parce qu'ils ne reçoivent pas d'avantage de la fédération.

Acte 2. la Cour Supérieure des Comptes fait enquête et demande de justifier les dépenses de la Fédération. Un représentant du Comité fédéral fait remarquer que d'autres cas plus graves, à travers notre histoire, n'ont jamais fait l'objet d'enquête. (bon! sa sa a vin’ chache nan bagay la MENM?!)

Sans même chercher à certifier si, oui ou non, le Comité fédéral est coupable de tout ce qui lui est reproché, il est remarquable qu'il n'a encore pris aucune position qui pourrait le disculper, ni même cherché à démentir ou justifier les fautes dont on l'accuse. Ne serait-ce pas plutôt révélateur?

La désignation de la nouvelle prétendante au poste de premier ministre nous gratifie d'aussi belles argumentations: Une dame, défendant la nouvelle Désignée contre les accusations d'homosexualité, rétorque à propos de l'Église: «Elle parle d'immoralité, mais ne doit pas oublier qu'en son sein, des évêques on été accusés de pédophilie.» Je me suis alors demandé: 1. en quoi et de quoi cet argument disculpe-t-il sa cliente? 2. Au cas où l'Église n'aurait été d'aucun soupçon, notre intervenante aurait-elle épousé sa cause?

Je n'ai pu trouver aucune réponse à ces deux questions mais me suis laissé dire que pour leur bonheur, certains auraient intérêt à travailler leurs plaidoiries.

Tilou