vendredi 18 janvier 2008

Serment d'Hypoc...

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Médecin. Quel noble métier!

S’engager à servir la santé, la vie. Se mettre au service des autres. Attester solennellement de tout faire pour sauver la vie de ses frères...

Au fait, ça, c’est pour la cérémonie de graduation. Dans la pratique, c’est un peu différent.

- Dans les cliniques, être médecin, c’est faire attendre les patients présents depuis 6 h 00 devant la clinique qui ouvre à 9 h 00 et s’y présenter vers les 10 h 00. (bon, se vre ke pa gen moun ki voye rele yo).

- c’est réclamer environ 1000 gourdes pour la consultation. (faut avouer qu’avec le coût de la vie, c’est pas exagéré.)

- c’est définir la consultation comme toute prise de contact avec un docteur; même lorsqu’il s’agirait de simplement lui remettre les clichés de radiographie. (lòt semen, menm lè ou rankontre li nan lari, l’ap ba ou fakti).

- et enfin ("enfin" an, se nan teks la wi!) c’est déconseiller les «remèdes feuille» (médecine traditionnelle) au bénéfice de médicaments aux multiples effets secondaires. (Mais ça, c'est une autre histoire que j'aborderai peut-être dans un autre billet.)

Ces caricatures de nos bureaucrates médicaux, et j’ose espérer que vous l’entendez comme tel, ne visent pas tous les médecins. Et je ne dis pas qu’il leur est interdit de gagner leur pain.

Mais je veux attirer l’attention que la noblesse du métier ne réside pas seulement dans le fait d’être médecin, mais surtout dans la manière de pratiquer la discipline. C’est ce qui différencie un médecin et un mécanicien. Alors que le second se doit avant tout d’être un bon technicien, le premier doit en plus avoir du coeur, de la compassion et de l’humanité.

Autrement, il n’y aurait point de différence. Et autant demander au mécano de jurer sur sa vie de toujours tout faire pour garder en vie un moteur.

Le premier souci du médecin doit être de garder en santé. Donc, lorsqu’il lui est confié quelqu’un en vie, le docteur se doit de le restituer encore plus vivant.

En ce sens il pourrait prendre exemple sur nos croquemorts; eux qui, lorsque nous leur confions quelqu’un pour mort, nous le rendent encore plus mort.

Tilou 
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