jeudi 4 septembre 2008

Malheurs adorés

N'avez-vous pas remarqué notre attirance pour les tragédies?

Déjà autrefois, les romans les plus prisés par les femmes et les filles étaient ceux où l'amour des héros rencontrait embûches après embûches. L'histoire se terminait toujours de la meilleure des façons, certes. Mais elle traversait toujours d'innombrables obstacles et s'arrêtait, justement, lorsqu'il n'y avait plus de problèmes; comme pour dire que lorsque tout va bien, il n'y a rien à raconter.

Maintenant, c'est encore pareil: Le «normal» n'attire pas grand monde. J'imagine souvent un scénario dans lequel un homme et une femme se rencontreraient, tomberaient amoureux l'un de l'autre, seraient acceptés de tous, ne rencontreraient aucun problème, vivraient heureux et auraient beaucoup d'enfants. J'imagine aussi, la salle où je projetterais le film: je la vois vide.

Peut-être inconsciemment, c'est ce qui choque qui attire. Ce qui fait battre plus vite le cœur, ce qui fait monter l'adrénaline.

À la télé, on ne voit jamais d'émission sur un inconnu faisant l'aumône à une mendiante, ou sur un écolier aidant un vieux à traverser une rue. Non. On ne voit pas ça.

Mais quant à l'étudiant qui aura mitraillé une bonne dizaine de ses camarades, il fera la une des journaux.

Ce qui est normal et sans embûche n'intéresse tellement pas que l'on arrive à faire un culte de la difficulté. Un proverbe dit:« à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire». Comme s'il fallait rechercher le péril avant la victoire. La gloire serait donc dans le péril?

Je ne sais pas pour vous, mais quitte à choisir, moi je préfère le triomphe de la victoire que le péril de la gloire.

Et à tous les habitants de la terre, je souhaite des histoires simples et heureuses qui n'intéressent personne plutôt que les compliquées et tragiques qui attirent tous les regards.

Tilou

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