samedi 22 décembre 2012

Un état pas comme les autres

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On a beau dire, il n’y a pas beaucoup de différences entre Ayiti et les autres pays.

Tous ont presque les mêmes problèmes que chez nous : l’insécurité, la misère, l’injustice, les fraudes…je ne pense pas qu’il y ait un pays sur terre à ne pas compter, ne serait-ce que dans un petit coin de leur territoire, un nombre de gens à se plaindre de ces malheurs.

Ce qui différencie « La perle des Antilles » (oui, je l’appelle encore ainsi. Elle n’est peut-être pas aussi belle qu’il y a cent ans, mais elle m’est encore aussi précieuse!) des autres nations, c’est le rôle qu’y joue l’État.

Alors que partout ailleurs, l’État, à travers ses institutions travaille à protéger ces citoyens, ce n’est pas du tout le cas ici.

Attention. Je ne suis pas en train de dire que partout ailleurs, c’est la perfection, que les autres états ont toujours des gouvernements et des régimes justes. Mais leur travail en ce sens ne peut être ignoré.

Tandis qu’en Ayiti, l’État est le premier oppresseur du peuple. Et ça n’a pas grand-chose à voir avec un profil monarchique ou républicain. Même que depuis que nous expérimentons la démocratie, l’État semble encore plus vouloir extorquer les citoyens.

Comment comprendre que l’on doive payer l’État pour corriger une erreur dans notre acte de naissance quand cette erreur n’est que de la faute de l’État? Je vous explique: Vous allez déclarer la naissance de votre enfant et on vous remet un acte écrit par un représentant officiellement désigné par l’État. (Jusqu’à présent tout est normal) Un beau jour, vous décidez de faire un passeport pour cet enfant. L’État, officiellement représenté par l’office d’immigration, ne reconnaît plus l’acte de naissance (qui en fait n’est qu’un reçu inutile puis que nulle part elle ne sera acceptée). Il vous est alors demandé de déposer plutôt un Extrait d’Archives (Ça commence déjà à être un peu cocasse). Cependant, lorsque l’extrait vous est présenté vous constatez que le prénom utilisé par votre enfant et correctement écrit sur l’acte de naissance en votre possession, est mal orthographié sur le nouveau papier. Donc, quelque part, dans l’obscurité de la mécanique étatique, un incompétent ou un fraudeur en a modifié l’orthographe. C’est alors le plus normalement du monde que l’on vous explique qu’il faut payer pour un jugement (auquel personne n’assiste) pour que soit portée la correction. Et contre ça, aucun recours !

Pareil pour cette fameuse police d’assurance des véhicules. Personne n’a le choix. Elle est obligatoire. Mais à quoi sert-elle ? Rien du tout. Au point que la plupart des accidents sont réglés à l’amiable parce que en tort ou étant dans votre droit, vous aurez toujours tout à perdre à y avoir recours.

Ces dernières semaines, le Service de la Circulation des véhicules nous apporte la preuve que la seule responsabilité endossée par l’Etat est celle de s’approprier tout notre avoir. Certaines contraventions seront désormais accompagnées d’une obligatoire séance de recyclage. (Séance payante, évidemment !)

Tout mauvais stationnement, tout oubli ou refus de porter la ceinture sera sanctionnée, en plus de l’amande normale, de cette séance de recyclage.

Évidemment, ça parait bien. Et quand le Service déclare que ça va aider bon nombre de conducteurs ne maitrisant pas les codes de la route, on serait empressé de dire que c’est une bonne chose. Mais…

Pourquoi toutes les solutions passent-elles par les sanctions payantes ? Pourquoi on ne parle pas d’aménager plus d’espace de stationnement ? Pourquoi n’est-il point question de remettre en place la signalisation routière ? Pourquoi réclamer que la ceinture de sécurité soit de rigueur, mais s’attaquer seulement à ceux qui semblent pouvoir payer ? Si en effet c’est la sécurité routière et la circulation facile qui étaient visées, n’est-ce pas par ces mesures-là que tout aurait commencé ?

Et il en va ainsi de presque tous les services que devrait offrir l’État. Tout semble plutôt prétexte légal (ou républicain) pour extorquer des citoyens des sommes bien supérieures aux services fournis par les institutions de la république. Et le pire dans l’affaire, c’est que contre ça, nous sommes tous sans aucun recours.

Tilou
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