jeudi 20 mars 2014

Déséquilibrante parité

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Le 8 mars dernier, on a encore parlé de la femme, du combat pour son droit à l’égalité. En France, on a encore eu droit au débat sur la parité :-). Ici, on a plutôt insisté sur la violence faite aux femmes par des hommes : violence physique, verbale, psychologique…On a aussi mis l’accent sur son potentiel, pris en exemple celles qui avaient réussi ou qui réussissaient encore dans leurs entreprises…

On n’a pas trop parlé de parité. Le premier amendement de la Constitution ne réclame qu’un quota de 30% de femmes dans le personnel de la fonction publique. On s’en contente.

Bon, personne ne semble vraiment y prêter attention. Je n’ai pas l’impression que cette insertion dans notre loi mère ait changé quoi que ce soit dans notre société (C’est qu’entre ce qu’il y a sur le papier et ce que nous appliquons, trouver la correspondance n’est pas gagnée d’avance ;). On n’en entend parler que par le gouvernement se targuant d’appliquer la constitution parce que dépassant ce quota dans sa composition. Mais on s’en contente. C’est une victoire, disaient certaines féministes à l’époque de l’amendement constitutionnel. On ne parle pas vraiment de parité.

Mais pour moi, c’est une erreur grave. Parce que la parité, vous savez, ce serait un sacré remède.

Si en France, c’est surtout les places politiques qui nourrissent ce débat. Moi, je me dis que restreindre cette trouvaille au gouvernement, la fonction publique ou le parlement serait du gaspillage. Allons-y donc partout : Les assemblées religieuses, les manifestations, les maternités (Euh…non, sa a ap difisil), places d’autobus, les troupes de danses, les équipes sportives, les cours d’universités,… Impérativement compter autant de femmes que d’hommes dans tous les secteurs de la vie.

Tenez, ça pourrait résoudre aussi le problème du manque d’établissement scolaire. On réclamerait qu’il y ait le même nombre de filles que de garçons dans chaque école ; ou on exigerait qu’il y ait autant d’écoles de filles que d’écoles de garçons. Euh…c’est vrai qu’il y a plus d’établissements pour filles. Bon, ça n’intéresserait pas les féministes, mais on l’appliquerait quand même. (Dura Lex sed lex !). Il serait donc fait obligation aux congrégations religieuses de fonder autant d’autres écoles de garçons nécessaires à rétablir l’équilibre (« nécessaires » s’accordent avec « écoles ». Encore qu’avec « garçons », ça marcherait aussi.)

La parité pourrait aussi résoudre un grave problème de déséquilibre démographique. Il semblerait qu’il y ait trop de femmes pour trop peu d’hommes sur la terre. On exigerait donc à toute famille, tout couple, de compter autant d’enfants males que de femelles. Pas question d’une quelconque exception. Vous avez 2 garçons ?, vous devez aussi compter 2 filles ! Vous avez 1 fille ? Vous devez donner naissance aussi à 1 garçon. Si en essayant de l’avoir vous mettez au monde encore une fille, tant pis pour vous ! Priez que vos deux prochaines couches soient des filles, sinon faut continuer. Une fois votre premier enfant mis au monde, pas question de s’arrêter avant d’avoir un nombre pair d’enfants, comptant autant de filles que de garçons. Avec ça, impossible aux hommes de prétexter le nombre supérieur de femmes pour justifier leur penchant polygamiques. D’une pierre, deux coups ! Pas mal, non ?

Bon, l’homosexualité, la transsexualité et le transgenre (trois mouvements soutenus aussi par beaucoup de féministes) deviendraient un tout petit peu plus compliqué. Dans une société parfaitement paire si un homme se met en couple avec un autre ou si une femme change de sexe, ça met en péril l’équilibre. Donc, soit ce serait interdit, soit une permission d’y s’adonner ne pourra être délivrée que si on retrouve un couple (pour l’homosexualité) ou une autre personne (pour les 2 autres) de sexe opposé ayant les mêmes désirs. Et hop ! Le tour est joué. Ces permissions-là feraient donc également le jeu de la parité.

Bon, d’accord. Je rêve tout éveillé, là ! On est encore loin de tout ça. Mais ne vous leurrez pas. Qu’un parti nous présente tout ça, un matin, comme contenu de son programme politique ne m’étonnerait pas. Équilibrés comme nous le sommes, c'est à notre portée.

Tilou
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