vendredi 17 décembre 2010

nobles sentiments ?

Il semble entendu que l’amour d’une femme, en général, soit plus noble que celui d’un homme.

L’homme rechercherait donc, auprès de la femme qu’il dit aimer, avant tout un intérêt ; tandis que la femme, au contraire, ferait preuve de sentiments purs et désintéressés. Hmm !

Ces conclusions sont avant tout basées sur l’appétit sexuel des hommes.

Ces derniers sont toujours (;-)) les premiers à vouloir goûter au plaisir sexuel au début (des fois, même avant) d’une relation amoureuse. La plupart en effet ne se contentent pas de rechercher le plaisir, ils ne recherchent que cela. Et, une fois leur objectif atteint, ils ne se gênent pas de laisser paraître leur brusque indifférence à celle qu’ils qualifiaient de femmes de leur rêves.

Euh…oui, ceux-là n’aiment pas. Ils font semblant d’aimer. (Des fois, inconsciemment).

Mais, quand le même reproche est accordé aux autres….sincèrement, ce n’est pas juste.

Le plus souvent même, c’est la façon d’aimer de la femme qui devrait être condamnée :

Une épouse reproche à son mari d’être trop porté sur le sexe. Elle dit même se sentir comme un objet de plaisir à ses yeux. Ce qui lui ferait plaisir (à elle) c’est que son homme s’occupe des problèmes de la maison : Le four qui ne s’allume pas, la barrière qui grince, l’auto qui fait la grève, etc.

Non, mais franchement, dites-moi donc, entre l’objet de ses délices et la simple trousse à outils, auquel le mot aimer s’applique le moins ?

En fait, c’est notre vision différente de la relation qui pose ainsi problème. Depuis tous petits, on s’entraîne, fille ou garçon à aimer différemment.

Les hommes, pulsion animale aidant, son constamment à la recherche de la partenaire qui leur procurera autant de plaisir que semblaient vivre les acteurs des films érotiques, ou que disaient (ak anpil manti) avoir expérimenté leurs amis.

Les femmes, elles, gavées de conte de fées, de feuilleton et roman à l’eau de rose, n’ont qu’une quête : trouver le prince charmant. Mais attention ! Croire au « Prince charmant », c’est aussi se prendre pour une princesse et espérer, avec l’arrivée du dit Prince la résolution de tous les problèmes.

Évidemment, les aléas de la vie nous font souvent revoir nos prétentions à la baisse, mais si nous avions le choix…

La façon d’aimer de la femme n’a rien de plus noble que celle de l’homme. Elle en est simplement différente, avec autant de défauts et de failles. Et si l’on se plait à anoblir les expressions de l’amour de la femme c’est aussi dû à l’image négative de l’acte sexuel, que l’église, jusqu’à pas longtemps, avait toujours véhiculée.

Tilou

jeudi 2 décembre 2010

Fiers de nos dessous

Je trouve bizarre que les rappeurs et autres «thugs» dans leur façon de s’habiller, laissent paraître leurs sous-vêtements. En effet, la place d’un sous-vêtement doit bien être sous les vêtements et ne pas les porter ainsi, c’est presqu’insensé.

Enfin, c’est ce que je croyais!

À bien réfléchir, je me demande si tous les sous-vêtements sont vraiment conçus pour être cachés par d’autres. (Koman sa mwen envante ankò a !?). Mais franchement, quand je vois certaines petites culottes, certains soutien-gorge (mwen pa janm konprann sa « gorge » la ap chèche nan mo sa a! ça soutient effectivement quelque chose, mais certainement pas la gorge!), je me dis qu’ils sont faits pour être montrés et bien vus..

S’il y en a qui sont très simples, d’autres (et beaucoup d’autres) présentent des lignes esthétiques n’ayant aucun rapport au confort (au contraire!). Certains sont parés de fines dentelles ou de petites perles. Quand ils ne sont pas tout simplement brodés. Des objets d’art, je vous dis!

Alors, achète-t-on un tableau de Jean René Jérôme pour la mettre sous une nappe?

Bon, je savais que vous penseriez ça : que c’est fait pour être montré, mais pas à n’importe qui, pas à tout le monde. Que c’est à afficher en situation d’intimité. Et bla bla bla. Et bla bla bla…

Ces arguments semblent logiques, mais…

Comment expliquer alors que la culotte de ma fille de 3 ans soit également décorée? Vous n’aviez pas remarqué? Et le super dessin de « Spiderman »sur le slip pour petit garçon, qu’est-ce que ça fait là, ça? Et puis, on s’étonne que la fillette passe sa journée de classe à lever sa robe. Elle doit tout de même faire l’intéressante devant ses camarades : « Moi j’ai une culotte Hanna-Montanna! ».

Et puis, nous adultes qui confectionnons ces sous-vêtements, qui les leur achetons…nous leur interdisons de faire le beau avec!

Non, mais, sérieusement, quand nous voudrons vraiment que nos petits laissent leurs sous-vêtements sous leurs habits, que tout le monde garde ses dessous en-dessous…et bien, on fabriquera des sous-vêtements qu’on sera gêné d’exhiber. ;)

Tilou

vendredi 26 novembre 2010

Nou pwal vote !

Les élections sont pour ce week-end. Aujourd’hui à minuit, le temps des campagnes prend fin. Après plus d’un mois donc, les divers spots nous intimant l’ordre d’aller voter ne seront plus qu’un souvenir. (Au moins en attendant l’éventuel 2e tour).

Ces campagnes électorales m’ont été très instructives.

D’abord, et c’est normal, à propos des différents candidats postulant pour la présidence.

J’ai compris que certaines personnes politiques ont une idée claire et précise de ce que peut -être la direction d’un pays, qu’elles sont encore capable avec un discours cohérent d’offrir une option sérieuse à la décision de leurs électeurs.

Bon, j’ai aussi appris que d’autres n’ont rien compris à l’affaire, que la politique ne protège pas de la folie, et encourage même la mégalomanie; que la folie non plus ne protège pas des ambitions politiques utopiques.

Ensuite au sujet des potentiels électeurs.

Il y en a de plus en plus qui se sont mis à écouter ce que leurs futurs dirigeants avaient à leurs proposer, plutôt que de s’amouracher d’un individu, sans aucune considération pour ses idées ou ses aptitudes à jouer son rôle de président de la république.

Mais du boulot, il en reste! Trop de gens sont encore à baser leur conviction sur des «on-dit» quand ce n’est pas simplement « M’Just renmen M’sye! ». Il y en a aussi qui votent pour celui ou celle qui devrait gagner; comme il le ferait pour une boule de borlette. L’un d’entre eux m’a même mis en garde : «Si ou pa vote ‘untel’ dimanche, wap wont wi!» (Bon, sa nou vle mwen reponn yon pawòl konsa!)

Le temps de la campagne s’en va donc. Je regretterai seulement quelques musiques de campagnes qui m’ont bien fait danser. C’est le meilleur côté de cette campagne. Par moment, j’avais vraiment l’impression d’être en pleine période carnavalesque. (Anpil bon mizik!) Ah…ça va me manquer. Certaines ont même failli me convaincre de voter le candidat qu’elles promeuvent.

Mais d’un autre côté, cette affaire d’embouteillage à chaque coin de rue devenait insupportable. Plus moyen de circuler. Sur toutes les routes un char musical trainant à sa suite un lot d’ « epav ».

Enfin! C’est presque fini, tout ça. Place maintenant aux organisateurs. C’est eux, par leur honnêteté (et leurs aptitudes en arithmétique) qui diront si, contrairement aux dernières présidentielles, tout cela a valu le coup.

Tilou

jeudi 18 novembre 2010

À contre-courant

Il y a des gens qui ne font que suivre le courant. Quel que soit le domaine, quel que soit le sujet, ils épousent l’opinion de la majorité. Qu’il s’agisse de musique, de mode, de politique…de choses banales ou importantes, ces gens-là sont toujours du même avis que les autres.

Bon! Certaines fois, elles semblent s’opposer à l’opinion à la mode, mais en fouillant un peu (un tout petit peu) on se rend compte facilement que cette position n’est que celle de leurs entourages immédiats, et non le résultat de réflexions qui seraient les leurs.

Ces gens-là sont donc toujours dans la mouvance, ON THE GROOVE…toujours en train de nager dans le sens du courant.

Mais, il y en a d’autres qui sont autrement.

Tenez! Prenons les «étudiants» de la Facultés des Sciences Humaines en Ayiti. Ceux-là, on ne peut vraiment pas les mettre dans le lot de ceux qui font toujours comme les autres. Vraiment pas!

Ils ne perdent pas une occasion de descendre dans les rues et «foutre en l’air» la paix des gens. Un étudiant, normalement, ça étudie, non? Eh bien, non! Eux, passent leurs temps à bloquer les rues, enflammer des pneus et casser des voitures.

L’Université est reconnue pour être le lieu des grands débats. Ben eux, ils n’acceptent de débats que les manifestations de rues.

Ils ne reconnaissent aucune autorité. Ni le gouvernement qui ne peut plus intervenir dans la nomination du rectorat, ni le Ministère de l’Éducation qui ne peut plus intervenir dans le curriculum, ni la police qui ne peut plus pénétrer dans l’enceinte des facultés. (Euh…quelqu’un peut-il me renseigner sur l «Autonomie »de l’Université qu’ils réclament encore à tue-tête?).

Et pour les policiers, cela devient un vrai casse-tête. Certains n’osent même plus circuler dans les rues du centre-ville par peur de violer l’enceinte de l’Université. C’est qu’avec la présence régulière des Étudiants (qui finalement n’étudient pas beaucoup) dans les rues, on ne sait plus où sont les salles de classes.

Ces étudiants sont toujours contre tout. Bon! Ils ne le cachent pas, hein. Ils clament haut et fort que leur lutte vise le renversement du système en place. Et d’après-moi, le mot «renversement» n’est, là, pas utilisé comme figure de style. Ils font vraiment tout pour que la société soit sens dessus-dessous.

Et d’ailleurs, les principales victimes de leurs casses sont souvent de simples citoyens vaquant à leurs occupations et se retrouvant au mauvais endroit au mauvais moment. (S’ils assistaient aux cours, peut-être qu’on aurait pu leur apprendre un peu plus d’humanité, aux Sciences Humaines!)

Voilà donc des gens de convictions, ces étudiants (qui finalement n’étudient pas beaucoup) de la Faculté de Sciences Humaines. D’accord, ce n’est pas tous les étudiants de cette faculté qui sont des casseurs, mais même ces autres qui n’en sont pas, ne semblent que se laisser emporter par ce courant qui consiste à toujours être…à contre-courant.

Tilou

vendredi 12 novembre 2010

Examen final !

On a beau claironner que notre École, malgré ses baisses, garde un bon niveau, je pense que c’est le plus grand échec de notre société.

Évidemment, on me mettra devant un «fait accompli» que serait la réussite, en général heureuse, de ceux de nous qui intègrent les écoles étrangères après avoir fait leurs premiers pas dans notre système scolaire.

Mais cela peut-il vraiment tenir la route?

Réfléchissons: Quel élève une fois au secondaire ne passerait pas avec succès les examens de première année de primaire ? (pardon?... Mwen ka sezi?...bon, je parle des écoliers qui sont... à l’ école!). Parce que c’est bien de cela qu’il s’agit, non? La raison pour laquelle nos résultats sont si brillants à l’extérieur, est que nous sommes questionnés sur des notions déjà vues ici.

Mais quand il s’agit de nouvelles réalités ou même simplement d’ adaptation des notions déjà apprises...(nou mellus). Et pour vérifier cela, il n’est même pas nécessaire de voyager. Nous le vivons au quotidien:

Combien parmi nos premiers de classe, obtenant toujours la note maximale en cours de Physique sont réellement capables d’installer leur «inverter» eux-mêmes?

Ou encore, combien de nous, super doués en cours de géométrie et trigonométrie sommes en mesure d’évaluer correctement et à vue d'œil, les distances, la taille d'un individu, etc... (Les étrangers le font très bien, hein!)

Notre école ne nous forme que pour obtenir de bons carnets. Les élèves et leurs parents s’en satisfont.

Pourtant, à mon humble avis, passer en classe supérieure devrait être, sinon un souci secondaire, mais tout au moins, la conséquence naturelle d’une bonne assimilation (je ne dis pas mémorisation) des notions apprises en classe.

Parce que le vrai test, c’est dans la vraie vie, dans le quotidien que nous le passons. C’est là que les mesures d’hygiène qu’on nous rabâche depuis les petites classes peuvent nous sauver la vie. C’est là que cours d’économie domestique, de droit et de mathématiques doivent nous aider à prendre les bonnes décisions. Oui, C’est LA VRAIE VIE, seulement, qui peut dire qui de nous avions été des bons élèves en cours de religion, d’histoire et de civisme.

Tilou

vendredi 1 octobre 2010

Spécial Spécial !

Aviez-vous remarqué comme les « spécial » étaient devenus courant?

Autrefois, certains magasins nous offraient les « Spécial Noël »; d’autres, les « Spécial Pâques »; d’autres encore, les « Spécial Vacances »; et ceux en rapport avec les articles d’écoles, les « Spécial rentrée des classes ».

Maintenant, il n’existe plus de temps sans Spécial. Il y a spécial tout, partout et tout au cours de l’année. Vraiment, plus moyen d’y échapper. J’en suis même à me demander ce qu’il y a encore de spécial dans un Spécial. Il faudrait pour changer faire un spécial Spécial puisque Les Spécial deviennent très ordinaire.

Enfin, dans un sens seulement. Parce que dans un autre, certains Spécial sont même extraordinaires.

Je me rappelle cette publicité pour un Spécial d’été. Le titre était « Spesyal Desann chalè ». Je n’ai jamais compris comment pouvait en être concernés des fours et autres réchauds.

En ce moment, la rentrée des classes est à l’honneur et les radios chantent haut et fort les «Spécial Back to School » . Et comme le plus normalement du monde on parle de lecteur DVD, Télévision grand écran, téléphone potable dernier modèle et, tenez-vous bien, consoles de jeux vidéos !

Si ça ce n’est pas spécial…

Tilou

jeudi 16 septembre 2010

Hot Sale !

Souvent, on entend les gens se plaindre de la déchéance de la société Ayitienne. La morale, les coutumes, le « coumbite ». Tout cela semble s’être évanoui.

Il y a pourtant de nouvelles habitudes qui voient le jour. Par exemple, notre nouveau regard sur l’argent.

Depuis quelques temps, j’ai remarqué que certains avaient, tout le temps, quelque chose à vendre: un téléphone portable, un ordinateur, une paire de lunettes, des souliers, une voiture etc.

Je ne parle pas de commerçants professionnels qui investissent en constituant un stock puis qui cherchent à en tirer légitimement un bénéfice. Non.

Je parle plutôt de ces amis, contacts et connaissances qui, comme passe-temps, ont toujours un « deal cho» à nous offrir. «Brasseurs» qu’on les appelle. On n’est jamais sûr de la provenance de la marchandise. C’est toujours soit un envoi d’un cousin de l’étranger, soit un ancien article dont ils ne veulent plus. Il est plausible aussi de penser que c’est peut-être un produit volé qu’ils essaient de nous refourguer ;)

Mais il y a aussi le commerçant qui n’a pas de marchandise. Celui-là, on l’appelle «raketteur». Il est à l’affût de toute transaction possible pour s’interposer et en tirer quelque chose.

Il est marchand de tout ce qui se vend, au moment où il connait quelqu’un qui en a à vendre, fournisseur de tout service au moment où il lui est possible de l’offrir. S’il est régulièrement employé d’une compagnie de téléphone, il offrira à tous ses proches de leur apporter les services et transactions à domiciles. Charitable, vous dites? Mais son intérêt est d’augmenter le tarif régulier de quelques gourdes qui finiront dans sa poche. Si l'un de ses amis a un soulier à vendre et qu’un autre en a besoin, il ne les mettra jamais en contact. Non! Il proposera au second de lui en vendre à un coût plus élevé que celui demandé par le vendeur.

Même que maintenant, tout cela a influencé tout le monde. Nous avons tous, ou presque, toujours quelque chose à vendre: un vieux livre, une robe que l’on ne porte plus, etc. Nous sommes devenus un peuple au réflexe commercial.

Même nos enfants, maintenant, veulent être rémunérés pour participer aux travaux de la maison. Il paraît que c’est très bien d’apprendre à nos innocents qu’ils doivent travailler pour gagner leur argent. (seeee sa!)

Bon, c’est vrai qu’avec tout cela, la charité chrétienne en prend un coup et le bon samaritain n’a plus qu’à aller se faire voir, mais, c’est comme ça : tout 100 gourdes en plus est bon à prendre!

Tilou

vendredi 10 septembre 2010

Amour du pays !

Depuis quelques années, on n’enseigne plus le civisme dans nos écoles, en Ayiti. Certes, certains établissements, certains professeurs se font encore le devoir de transmettre un peu d’attachement au pays à leurs élèves. Mais cela reste exceptionnel et relève surtout de leur bon vouloir.

Évidemment, les conséquences sont là. Les jeunes et adultes d’aujourd’hui n’ont pas pour première préoccupation l’honneur ou la sauvegarde de la nation. Et cela, on le voit : Nos langues, nos mets, nos habitudes, nos musiques, nos images…toute notre culture s’efface devant l’adoption facile de tout ce qui vient d’ailleurs.

L’autre jour, une dame fit une déclaration qui me troubla : « Mwen pa konn sa blan yo ap tann pou yo pran peyi sa a non. O mwen moun a sispann mouri gragou e peyi a a manyè pwòp! »

Comment quelqu’un peut-il, sans être poussé par l’alcool ou la folie, parler ainsi ? Koumanman ! kòmsi, se nan eta sa a nou rive !?

Collabo, je dis ! C’est ainsi que les français ont désigné ceux d’entre eux qui s’étaient soumis aux nazis au lieu de leur faire face. Vous imaginez donc mon indignation.

Mais en y repensant, je me dis finalement que cette amie mérite peut-être une récompense ; même une médaille. Tiens, on devrait la décorer de l’ordre du Chevalier de la Nation. Pourquoi ? Mais pour son patriotisme, pardi !

A bien réfléchir, si notre culture et notre civisme foutent le camp, peut-on en rendre responsable ceux à qui on ne les a pas transmis ?

Les « mélomanes-granmoun » qui rugissent contre le manque d’intérêt des « timoun-bredjenn» pour la musique « de qualité » n’ont jamais pris le temps d’amener notre musique aux jeunes. N’interdisent-ils pas, le plus souvent, aux plus jeunes de toucher aux « cd de papa » ?

Les mères se désolent que leurs filles ne soient pas aussi bonnes cuisinières qu’elles. Mais avaient-elles pris le temps de le leur enseigner, comme elles en avaient bénéficié de leurs propres aïeules ?

Non.

Et si l’histoire valeureuse de notre pays et de nos héros échappent à notre peuple aujourd’hui, c’est parce qu’on ne la lui a pas apprise comme il le fallait. On n’en entend parler que lorsque quelques rares politiciens s’en servent pour assouvir leur propre soif.

C’est exactement ce qu’ils font en parlant de Nationalisme. « Ayiti aux Ayitiens », C’est la seule chose qu’ils retiennent de Dessalines. Le bien-être de la nation leur a échappé. « Non aux blancs» clament ces apatrides lorsque le blanc en question n’est pas de leur côté.

Et finalement, cette dame qui semblait dire « oui aux blancs » n’exprimait que son ras-le-bol de voir son pays aussi meurtri et sali. Elle en avait marre de voir souffrir ce peuple que tant d’oppresseurs locaux disaient affectionner. Si elle semblait antinationaliste, c'est par amour du pays. Son cri n’était finalement qu’un cri d’amour pour sa terre. Un cri qui peut se traduire par : Ayiti d’abord !

Tilou

jeudi 2 septembre 2010

conspiration !

Vous avez sans doute déjà entendu parler des conspirationnistes. C’est des gens qui cherchent toujours les causes et le dénouement des événements dans un plan orchestré secrètement par des groupes puissants, souvent les gouvernements des grandes puissances.

Mais les conspirationnistes ne se limitent pas à ce qui se dit. Ils dénoncent aussi ce qui leur est présenté.

Par exemple, pour plus d’un, la coupe du monde de football est truquée, Neil Armstrong n’a jamais mis un pied sur la lune; Adolph Hitler, Elvis Presley et Michael Jackson ne sont pas mort. En tout cas, pas quand et où on se plait à le dire; etc.

Et puis, cela va plus loin. Il y a aussi (toujou dapre yo wi! Pa antrave m’) des complots encore plus macabres : Le séisme du 12 janvier est amputable aux USA, l’attaque contre les tours du worldTrade Center a été planifié par les américains, eux-mêmes, etc.

Nous en avons hein, des comme ça, qui prennent pour preuve de ce qu’ils avancent le fait que le gouvernement annonce le contraire ;)

En Ayiti, nous en sommes passés maîtres.

Des phrases comme « tout nèg politik yo se vòlè » s’entendent à longueur de journée (et partout sur le web). On raconte, comme si on y était, comment, où et quel était l’objet du vol de chaque coupable.

Pourtant, quand est posée la question « kijan ou fè konn sa » on en revient toujours au « se sa m’toujou tande ». Parce qu’en réalité, nous n’en savons strictement rien! À part peut-être ce qui nous a été raconté par un tiers pas du tout digne de confiance ;)

Et ce qui est cocasse dans cette démarche, c’est qu’elle favorise la conspiration.

Mais oui! En prenant l’habitude de toujours entretenir les accusations non fondées et les théories conspirationnistes et en mettant tout le monde dans le panier des voleurs, on n’en arrive qu’à cacher les vrais voleurs. Exactement comme la foule de citoyens honnêtes déambulant dans la rue cache le fugitif poursuivit par la police.

Hmm! C’est à se demander si nous ne nous prêtons pas à ce jeu pour justifier nos fraudes à venir.

Alors, moi, pour éviter ça, je conspire! Dès qu’une rumeur se fait insistante, je n’y crois plus.

Par exemple, quand j’étais petit, tout le monde parlait du BonDieu, je n’y prêtais pas trop attention. Une fois qu’on a commencé à dire qu’il n’existait pas, je me suis mis à y croire.

Je pensais que la diaspora voulait aider à reconstruire le pays. Maintenant qu’elle dit vouloir le faire, je n’y crois plus.

Je me disais bien que de bonnes élections seraient organisées pour la fin de l’année. Maintenant que tout le monde en parle, je n’y crois plus.

Tilou

lundi 16 août 2010

Teyat Lakay

Monsieur Graham Greene, un écrivain, qualifiait nos hommes politiques d'une certaine époque de comédiens.

C'est qu'il n'avait pas connu ceux d'aujourd'hui. Ils nous ont gratifiés, la semaine dernière d'une prestation exceptionnelle.

L'un justifiait sa candidature à la présidence par la renommée de son épouse décédée. Bon, vu son expérience dans l'élection d'une Miss (sa fille), son CV à lui aurait peut-être joué en sa défaveur.

Dommage pour lui que la candidature d'un mort ne soit pas autorisée. Vous auriez dû voir avec quelle expression de malice sa bouche dévoilait l'identité de l'épouse en question.

Un autre expliqua qu'il était le candidat d'un parti; mais sous la bannière d'un autre parti. Et trouvant peut-être son ridicule pas assez comique, il voulut en venir aux mains avec un inconnu l'ayant déclaré homosexuel.

Un troisième conquit un char pour clamer haut et fort que l'heure du changement avait sonné; qu'il était temps de couper avec la tradition, qu'avec lui, le pays serait dirigé autrement. Hm. Pas mal hein pour quelqu'un qui fait partie de l'actuel gouvernement. N'est-ce pas un aveu de son actuelle mauvaise gouvernance?

Il y en a plusieurs autres qui savent pertinemment que personne, même pas eux-mêmes, ne votera en leur faveur. Mais comme à tout bon scénario, il faut des figurants pour rendre la scène crédible. Et puis, ceux-là ne dérangent plus en rien: éternels candidats, à tous les postes, ils ont dû finalement obtenir une carte membre, les habilitant à prendre à toute élection se déroulant sur le territoire national. Un peu encore, on les aura à DigicelStars ou Miss Videomax.

Euh...pour Miss VideoMax, ça sera peut-être un peu plus difficile puisque son propriétaire s'est également mis en course à la présidence.

Mais que nos candidats investissent les concours de "Stars" ne serait que justice puisque les vedettes sont venus joués sur les planches politiques.

Et ces derniers seront difficiles à battre avec leurs atouts. Il y en a même un qui a bâti son programme sur un projet à cinquante centimes, parait-il.

Ça promet, je vous dis. Ça promet! Tout compte fait On pourra récupérer les "madigra" manqués en février dernier.

Quand je vois toute cette richesse, je pleure encore la disparition de Languichatte. Il en aurait fait une superbe troupe.

La seule chose qui me coupe le rire, c'est que la salle de théâtre prévue pour la représentation n'est autre que l’avenir d’un pays qui n'a plus envie d'en rire!

Tilou

vendredi 6 août 2010

Etat de droit...et gauche!

Ah! Que de mauvaise foi, de méchanceté dans notre petit pays. À voir comment nous traitons nos hommes politiques, réellement, nul n'est prophète en son pays.

Et presque littéralement hein! On se trouve de temps à autre un messie qui, chantons-nous, va guérir tous nos maux. Eh bien, une fois que les portes de la maison lui sont ouvertes, on lui demande de partir. Pour ensuite se plaindre de son absence.

Ah, je vous dis...nos hommes et femmes politiques méritent un peu plus de gratitude.

Bon, il est vrai qu'ils commettent parfois de toutes petites bévues, mais qui est parfait? Et puis on les accuse de bien des choses avec mauvaise foi.

Tenez: on dit souvent qu'ils ne s'entendent pas et que chacun d'eux ne défend que ses propres intérêts. Pourtant je ne suis pas certain qu'il existe autant de fraternité dans la classe politique ailleurs qu'ici.

Ah oui! La première chose à quoi s'attèle un gouvernement Ayitien après sa prise de pouvoir, c'est de réhabilité le régime décrié qui l'avait précédé.

Ainsi, Le Coq travailla à construire une nostalgie du temps de La Pintade. Son marassa, lui ayant succédé, a réussi l'exploit de le remettre en selle avec son régime végétarien.

Bon, il semblerait que la prochaine victoire soit promise à des amateurs de feuilles...Mais, sait-on jamais? L'avenir dira le reste.

J'entends aussi certains se dire déçus. Déçus parce que les hommes et femmes politiques ne tiennent pas leurs promesses. Non mais... Là! Quel mensonge!

On devait se débarrasser de nos habitudes dictatoriales, de cette affaire de "Chef"! Comment, n'est-ce as ce qui a été fait avec le démentèlement de l'armée. Euh, certains policiers sont appelés chef, mais ce n'est que par abus de langage. Quant aux militaires étrangers présents sur notre sol, c'est pour faire beau. Pour la parade.

Quant à l'état de droit que semble encore rechercher certains, on l'a depuis quelques vingt bonnes années. Ce qui ne sont pas d'accords ne sont qu'insatiables. Depuis quelques années donc, tout est permis sous le soleil d'Ayiti.

Chacun fait ce qu'il veut quand il veut où il veut. Que peut-on demander de plus. On a le droit de tout faire!

Nos hommes et femmes politiques sont peut-être dwategòch, mais ça nous a donné tous les droits.

Tilou

vendredi 30 juillet 2010

Le problème? Les votants!

Les périodes électorales ayitiennes s’accompagnent toujours de discussions. Vous vous dites peut-être que des élections sont justement le moment propice à des discussions sur les grandes directions que doit prendre un peuple, etc. Ç’aurait été ainsi banal si effectivement c’était le contenu des conversations.

Mais non! Le moment où les projets, propositions et contenus de programmes seront importants aux yeux des électeurs ne semble pas prêt d’arriver.

Il est plutôt question ces temps-ci de certaines candidatures à la présidence que beaucoup qualifient de scandales; principalement celles (encore éventuelles) de deux vedettes de musique.

Bon, disons tout de suite que je ne supporte aucun de ces (éventuels) candidats. J’ai l’intuition que, même avec une bonne volonté, aucun des deux n’est en mesure de coordonner les affaires de l’État.

C’est qu’ils n’ont aucune expérience dans le domaine. Certes, l’un d’eux, à une certaine époque, avait accéder à la présidence imaginaire du Compas. Mais ça n’avait rien de démocratique : Il se l’était adjugé par auto proclamation :…Coup d’État!

Et puis, ce fut le début de son déclin. Après cette année-là, il ne produisit aucune méringue digne de ce nom. Même que toutes ses œuvres références sont antérieures à sa prise de pouvoir. La présidence ne lui a donc pas trop bien réussi.

Cependant, je ne comprends vraiment pas l’explosion que provoquent les rumeurs de leurs candidatures. Bon, j’admets que l’on puisse être fatigué avec les anciens soûlauds, mais on ne peut leur enlever ce que leur garantit la constitution. (Pa gen okenn kote yo di ki profesyon ki dwe prezidan!) Et puis, à voir comment nous sommes gouvernés depuis quelques temps, il n’est pas anormal que chacun se sente à la hauteur d’être responsable de l’État.

Ils ont autant le droit que quiconque de briguer la présidence de leur pays. Celui duquel ils sont citoyens. Et moi, ça ne me dérange pas du tout.

Ce qui me fait peur, pourtant, c’est qu’ils risquent d’y arriver. Ah, là c’est un autre problème. C’est même LE problème : Nous avons un électorat inapte à assurer son rôle. On a beau dire et répéter (par populisme, évidemment) que le peuple est mature, qu’il sait ce qui lui convient…Il prouve le contraire à chaque élection. Le peuple ne vote pas de projet, de programme. Certaines fois, il vote même celui qui en présente le moins.

Si les citoyens se penchaient un peu plus sur le contenu des promesses des candidats, la crainte que suscite l’éventuelle candidature de ces deux stars de la musique n’aurait pas vu le jour.

Mais, vous savez, ceux qui s’offusquent contre la volonté de nos SipèSta à briguer la plus haute marche de l’État ne valent pas mieux que ceux-là qui avaient offert leurs votes à un kandida Bèbè. Ils font pareil en condamnant leurs accusés sans écouter leurs plaidoiries que seraient les programmes de campagnes qu’ils auraient construits.

Tilou

vendredi 23 juillet 2010

femmes de conviction !?

S’il y a quelque chose pour laquelle la femme se sacrifie toujours c’est son apparence. Il y a des femmes qui consacrent leurs vies à s’occuper de leurs enfants tandis que d’autres ne s’en soucient guère. Il y en a qui sont prêtes à tout faire pour de l’argent alors que certaines autres y préfèrent leur dignité. Le seul point commun que j’ai trouvé à toutes les femmes c’est le courage dont elles peuvent faire preuve lorsqu’il est question qu’elles se sentent belles.

L’homme a la réputation d’être, en général, plus doué physiquement, que la femme. Et par là, n’entendez pas seulement la force. Mais également l’habileté. Ainsi, On verra difficilement une femme se hisser à la hauteur d’un homme au tir à trois points, en basketball; au retouné acrobatique, en football; ou au « wili » sur une bicyclette.

Pourtant, je ne crois pas qu’il y ait un homme à pouvoir égaler les prouesses d’une femme sur leurs talons aiguilles. (Ah, lè m’di nou sa a !) Aussi grosse qu’elle puisse être, et aussi fine que puissent paraître les talons d’un soulier, si c’est ce soulier-là qu’elle désire avoir au pied pour le mariage de la voisine, la femme saura se tenir en équilibre dessus.

Si la jupe medium que vient de lui léguer tante Annie est la seule dont la couleur se marie bien à celle de son corsage préféré, madame, qui fait pourtant du XL, portera ce corsage-là! Quitte à s’allonger sur le ventre pour l’attacher, quitte à l’attacher avec une épingle, quitte à ne pas l’attacher du tout…elle la portera!

Parce que s’agissant de sa tenue, quoi qu’on en dise ou quoi qu’on en pense, une femme sait ce qu’elle veut. Lorsqu’une tenue à la mode est dans sa ligne de mire, madame ne lâche pas prise.

Et ce n’est pas vraiment une question de beauté hein! Enfin un peu, mais surtout dans sa tête, cet univers où même elle-même n’est pas certain de ce qui s’y passe (Ce n’est pas dit avec méchanceté : Mwen konnen nou!). Quand une femme croit qu’une tenue lui ira parce que sur «unetelle» (ou sur un cintre) c’était joli, rien ne pourra lui enlever cette idée de la tête. Elle croira toujours que ça lui donne l’apparence du soleil. Euh…il est vrai que dans bien des cas, ça fait effectivement le même effet que de regarder le soleil les yeux nus.

Ainsi donc, surtout lors des mariages, elles sont légions à arborer fièrement ces morceaux de tissus, les uns plus bizarrement taillées que les autres, qui ajustés à ces fameux talons aiguilles, donneront à ces charmantes dames l’aspect d’O.V.N.I. mouillés.

Et Les autres femmes, pas forcément mieux vêtues, qui viendront critiquer ne seront que des jalouses de leurs somptueux apparats. Quant aux hommes qui auront l’amabilité de ne pas commenter leurs tenues, ce ne seront que des goujats mal éduqués.

Bon, là, elles n’auront pas vraiment tort : certaines prouesses ne méritent-elles pas, au moins, des félicitations?!

Tilou

vendredi 16 juillet 2010

Codes de la route

Circuler dans les rues est important. C’est nécessaire et incontournable. Avec l’apparition des automobiles, c’est devenu dangereux.

Alors, on a établi des codes. Tout un ensemble de signes et de règles pour éviter que les voitures se rentrent dedans à tout bout de champs (euh…de route.) ou qu’une personne se fasse renverser à chaque coin de rue. (Bon! ça arrive quand même : qu’est-ce que ça serait sans ces précautions!).

Pour faire encore plus simple et bien plus pratique, on a mis en place le code international de la circulation routière. Dans n’importe quel pays, les règles de bases restent les mêmes : Le feu vert dit de passer, le rouge de s’arrêter. Le Point d’interjection dit « ATTENTION », etc.

Certes, il reste des différences d’un pays à l’autre. Mais généralement, les règles apprises dans un pays suffisent à circuler dans un autre.

Ces règles existent aussi en Ayiti. Enfin, elles devraient exister puisque la loi le dit. Mais à voir comment ça circule dans nos rues, ce n’est pas certain que les plus concernés soupçonnent leur existence.

Mais ce n’est pas grave. La nature ayant, jusqu’à ce jour, toujours horreur du vide, d’autres règles sont en application dans nos chaudes rues.

À part la règle DuPlusFort qui donne TOUJOURS la priorité à la plus grosse voiture, il y celle du PaGenPolis qui autorise tout. S’il y a celle du sens interdit, elle est palliée par le PaBack qui autorise le sens défendu, mais en marche arrière. Le OuPaWèManPàn semble autoriser toute voiture à stationner net au milieu de n’importe ruelle, rue ou avenue; même pour une panne d’air conditionné.

Vous vous demandez alors comment s’en sort les piétons dans cette jungle!? Eh bien, ils ont des pouvoirs! (tout bon wi!) Dès qu’un piéton décide de traverser, il tend la main et sans se soucier de la voiture qui arrive, il traverse. Et leur meilleure technique, la plus élégante aussi, c’est de pointer l’index vers le capot de la voiture. The Power of the Finger! Et la voiture s’arrête.

Et les doigts ne servent pas qu’à stopper les véhicules hein! On le retrouve dans un autre chapitre des codes routiers ayitiens : les destinations.

Ici, l’index pointé vers le haut, bien verticalement, traduit le Sèso. Ceci indique que le passant est prêt à faire le parcours plus ou moins debout. Lorsqu’il est dirigé vers le bas, le postulant passager doit s’arrêter au prochain arrêt marquant un demi-circuit (le plus souvent non officiel). S’il est pointé vers le haut, un peu obliquement, la destination est bien la fin du circuit le plus long.

À mon avis, il ne manque que Le Majeur en direction des voitures immatriculées « Officiel » pour que le code soit complet. Mais peut-être que cela ne changerait pas grand-chose. Puisqu’avec leurs grosses caisses, codes ou non, ça roule!

Tilou

jeudi 8 juillet 2010

Mèsi anpil anpil anpil !

I
12 janvier 2010: Je sortis de mon travail et passai récupérer ma fille à la garderie. Cela devait être une soirée comme celle de la veille car, à part que c’était l’anniversaire d’une de mes nombreuses cousines, il n’y avait rien de prévu. Même que cela aurait dû être plus calme: ayant beaucoup travaillé et peu dormi les jours d’avant, j’avais décidé de me coucher de bonne heure pour me reposer un peu plus tôt que d’habitude.

Dans la voiture, ma fille et moi chantâmes de bon entrain le refrain (« shake Shake Shake, kanèt la ») d’une publicité qui tournait depuis quelques temps sur les ondes des radios. Mais, nous, nous avions changé un peu les paroles et trouvions que « Shake planèt la »faisait plus poétique.
Nous arrivâmes à l’immeuble où nous logions et, comme d’habitude, après avoir garé la voiture dans la remise, je rentrai avec ma fille, prenant soin de bien verrouiller la barrière de la galerie donnant accès à notre appartement.

La veille, j’avais fait pareil pour ensuite installer ma fille devant la grande télévision du salon. J’étais allé, après cela, à mon petit bureau où j’allumai mon ordinateur pour commencer à travailler.

Ce 12 janvier, le courant électrique n’était pas encore rétabli et, mon fils et ma femme devant faire un détour chez sa mère n’étaient pas encore rentrés. Je décidai donc d’accompagner ma fille dans ma chambre et d’attendre l’arrivée de sa mère et de son frère en regardant la petite télévision.

Je déposai donc les sacs, allumai le petit poste, m’apprêtait à m’assoir sur le lit quand ma fille, qui entre-temps s’était rendue dans sa chambre récupérer son petit sac au dos en peluche, m’avertit : « Ma couche est remplie, papa. » Je me redressai pour la retrouver mais, tout à coup...je sentis le sol trembler sous mes pieds !

Un bruit lourd et s’amplifiant accompagnait les secousses qui s’intensifiaient, eux aussi. Je compris tout de suite : Un tremblement de terre !
 
« Sophie !, viens me trouver. Vite ! » Criai-je en me dirigeant vers sa chambre. Nous nous retrouvâmes au seuil de la porte de ma chambre. Je l’embrassai, la serrai contre ma poitrine et, plutôt par réflexe que de façon réfléchie, je m’abritai sous l’encadrement de la porte.

La maison bougeait. L’édifice entier tremblait et, levant les yeux, j’assistai aux craquements du plafond, des murs. J’eus le temps de voir se détacher quelques gros morceaux de bétons avant qu’une poussière aveuglante nous plonge dans les ténèbres. Je baissai la tête et fermai les yeux. Je pensai que c’était la fin. « Gade kijan mwen pwal mouri. Sak ta di sa ? ». Je me rappelai que mes dernières paroles à ma femme furent des reproches pour quelque chose d’assez banal. Je ne me rappelai pas de ma dernière conversation avec mon fils, ma mère, etc...Et cela m’attrista.

Plus tard, j’apprendrai que cela aura duré 35 secondes mais sur le coup, je m’imaginai que ce fut seulement 5 ou 10. La terre avait cessé de trembler. Il faisait encore noir, mais je devinai que la maison n’était plus dans l’état d’avant. Des voix me parvenaient du dehors : « Alléluia ! », « Ô ! Jésus ! »

Sur le coup je pensai que c’était peut-être uniquement l’effondrement de ma maison, comme ce fut le cas pour une école, il y a quelques temps. La chambre commençait à s’éclairer. Alors qu’au début j’étais debout, je me retrouvais maintenant accroupi, presqu’à genou. Je regardai Sophie (ma fille) et vis qu’elle avait du sang sur le front. Mais juste une égratignure. Je ne compris (et ne comprends toujours pas) ce qui avait pu la blesser alors qu’elle était contre ma poitrine. J’inspectai ses membres. Ouf ! Elle n’avait rien.

Je jetai un coup d’œil autour de nous pour constater que les murs, et les meubles avaient disparus. Il ne restait que des morceaux de bétons, du gravas et de la poussière. Le chemin vers la sortie était complètement barré. Je ne réalisai pourtant l’ampleur de la catastrophe (l’effondrement de la maison) qu’en apercevant dans mon dos, une salle de bain qui n’était pas la nôtre. Vraisemblablement, l’étage au-dessus était venu nous rejoindre.

La noirceur mourait et la lumière naissait par une ouverture dans un mur de la chambre endommagée. Ce mur où il y a quelques secondes régnait notre crucifix.

Je voulus me dégager mais mes deux jambes étaient coincées. Je me mis à crier « Au secours ! A l’aide ! » Puis Anmweyyyy ! Sophie me regarda et dit d’une voix tremblotante : « Papa, tu fais trop de bruit ! »
- Il faut faire du bruit, chérie, lui dis-je. Il faut faire beaucoup de bruit.
Je m’inquiétais à ce moment du temps que l’on prendrait pour nous récupérer sous ces décombres. Je vis un petit espace devant nous où je pouvais déposer Sophie, ce que je fis pour essayer de me dégager.
- Si tu vois quelqu’un appelle-le, lui dis-je
- Madame…Madame…Mon papa est bloqué !

Mais personne ne vint à notre secours.

Mes souvenirs, dans ce qui était tantôt ma chambre, s’arrêtent là, pour reprendre lorsque Sophie et moi passions par cette petite ouverture miraculeusement laissée par ces monstres de bétons. Nous étions sauvés.
II
C’est à partir de ce moment-là que j’allais vivre certaines choses me causant les émotions les plus fortes de ma vie :

- Devant l’appartement, les voisins du quartier, certains avec qui j’échangeais à peine un «bonjour», d’autres que je voyais pour la première fois, tous en larmes et criant « Ludwy mouri, mezanmi, li mouri ak tipitit la » puis, me voyant arriver après avoir contourné l’édifice, nous prenant ma fille et moi dans leurs bras en glorifiant : « Mèsi Jezu »

- Mon épouse, mon fils, Sophie et moi nous étreignant et fondant en larmes après nous être retrouvés. Et mon fils disant tout bas « Merci Bondieu »

- Ma mère au téléphone me rassurant au sujet de mon frère, ma sœur et mon cousin.

- Les deux nuits que je passai sur ce terrain vague à regarder ma femme et mes enfants dormir par terre, protégés du sol par une mince serviette

- La nouvelle de la disparition de plusieurs de nos proches

- L’entraide indescriptible dont a fait preuve la population Ayitienne

- L’obligation pour moi de me soumettre à presque tout ce que j’aurais refusé avant cela (Ex : voir mes enfants porter un maillot avec l’effigie du Président)
III
Si je raconte cette histoire aujourd’hui, en ce jour de mon anniversaire, c’est parce que ce moment a changé le cours de ma vie. Pas seulement en m’ayant enlevé les biens matériels que mon épouse et moi avions constitués, mais surtout en m’ouvrant les yeux sur ce qu’il y a vraiment d’important dans la vie : le prochain.

Depuis le 12 janvier, Le Seigneur m’a placé sur la route de nombreux bons samaritains :

Ma mère et ma belle-mère ont TOUT fait pour que le moment nous soit le plus supportable que possible ; se débrouillant pour nous fournir tout ce dont nous avions besoin.

Mon beau-frère, mon jeune frère, mes cousins et ma sœur ont fait preuve d’un courage et d'un sens de responsabilité que je ne leur soupçonnais guère.

Mes tantes et toute ma famille de l’étranger n’ont cessé de me réconforter et de m’aider

Des amis, pourtant touché également, m’ont tenu la main. (Certains, comme mes amis du web, sans même le savoir)

Mes employeurs m’ont apporté leur aide et ont tout fait pour préserver ma dignité

Mon fils a fait ma fierté en apprenant à prendre soin de sa sœur.

Ma belle-sœur et son mari m’ont donné le courage de rebondir.

Et s’il fallait encore une preuve, mon épouse a parfois usé de sacrifice pour que je ne perde pas la tête.
IV
Voilà donc pourquoi et à qui je tiens à dire Merci aujourd’hui. Qu’ils se souviennent ou non de mon anniversaire, ce n’est plus très grave. Je leur dis un grand merci aujourd’hui, parce qu’ils ont, tous, grandement contribué à ce que, aujourd’hui, je puisse vivre un heureux anniversaire.

Mèsi anpil anpil anpil!

Tilou

jeudi 1 juillet 2010

Jusqu'au bout!

L’autre jour, je me suis rendu à l’évidence : il y a des combats perdus d’avance. Certains rêves que je caresse ne se réaliseront sans doute jamais.

Qu’il n’y ait plus autant d’hommes politiques n’ayant rien à faire du sort de leurs peuples ; que les instituteurs se soucient un peu de la qualité de ce qu’ils apprennent à leurs élèves ; que les pasteurs et prêtres arrêtent de vendre aux pauvres leur opium et s’enrichir au nom de leurs causes; que les médecins aient un peu plus pitié de la poche de leurs patients (bon, on a quand même le droit de rêver non ?) ; que la sobriété soit une constante au sein du gouvernement Ayitien (ok, d’accord il ne faut pas dormir aussi profondément) ; que hommes ou femmes, nous nous respectons les uns les autres …Tout cela n’est peut-être que pure utopie.

Voir les humains vivre honnêtement, en faisant attention à leur dignité ; Voir le mariage respecté comme cela se devrait, avec un respect et un amour de la même dimension que le sacrement ; voir les institutions tenir leurs rôles pour guider la société…Le gouvernement, gouvernant; l’Église, édifiant; l’École, instruisant; la famille, éduquant…que cela serait beau !

Mais ce n’est pas possible !

Parce que personne n’y croit. Certes, plus d’un le souhaite. Mais n’y croient guère. C’est que c’est compliqué de croire encore à quelques choses que piétinent ceux-là mêmes qui les prônent. Et que ça fait mal quand cela vient de nos plus proches voisins.

Alors on a envie de tout balancer, de faire comme tout le monde. Oublier ces histoires de conviction, de foi. Foutre tout par-dessus bord et…vivre heureux. Comme tout le monde !

J’ai essayé cela, pendant deux jours. Je me suis mis à…(anfen, mwen pa kwè nou panse mwen fou pou mwen ta met afè mwen deyò !?). Et pendant ces deux jours, j’ai respiré un autre air. Nauséabond, mais…rafraîchissant. Hmm ! (presque comme la cigarette ?)

Mais à cet air, je ne veux plus goûter. Parce que ce n’est pas moi, ça. Non ! Ce n’est pas moi, de faire comme les autres rien que pour faire comme les autres. J’ai des convictions et j’y tiens.

Je ne suis pas comme je suis pour être aimé des autres, mais parce qu’en mon âme j’ai la conviction que le bien, le respect, l’honnêteté et la vérité sont des valeurs dépassant les mots qu’on utilise pour les nommer. Ils n’ont de sens que dans le vécu.

Alors, je laisse aux autres, ceux qui s’en sont habitués, ceux qui m’ont déçu, ceux qui aiment cela…je laisse donc aux autres le plaisir de l’air nauséabond. Moi, je continue la route. Je la continuerai…avec ceux qui voudront. Seul. Avec l’aide de Dieu, je la continuerai.

Je continuerai donc ce combat, sans trop me préoccuper de son issu, parce que quand on mène le bon combat, on ne se soucie pas de qui va gagner. On se contente de combattre de toutes ses forces pour que le rêve, un jour, devienne réalité.

Du fond du cœur, Tilou

vendredi 18 juin 2010

Joumou pa donnen Kalbas ?

Sa ou plante, se li ou rekòlte!

En Ayiti, nous semblons avoir juré de démentir cette expression.

Je sais que l’exemple des dirigeants que nous élisons est le premier à vous venir à l’esprit...et vous avez bien raison. Comment s’attendre à la construction d’un état pas des femmes et hommes n’ayant aucun sens de l’Etat? (enfin, ne donnant pas à ce mot le sens qu’il devrait avoir).

Nos proches à qui nous aurions pu faire confiance pour leur intégrité, leur honnêteté et leur intelligence; nous les encourageons à ne pas se mêler de la politique active. «monchè, pa foure tèt ou nan bagay sa yo non!» leur disons-nous pour ensuite nous étonner «Mesye! Peyi sa a pa gen chans menm. Se vòlè sèlman ki ap dirije li! »

Mais je ne m’étendrai pas plus sur nos gouvernants. Il y a encore plus intriguant.

Nous éduquons nos filles et fils avec des principes dont nous nous étonnons de leur application plus tard.

Nous rappelons toujours à l’ordre les bambins de la maternelle lorsqu’ils tentent de dénoncer un de leurs camarades qui aurait fait un p’tit dezòd. « Tu ne dois pas rapporter! »

Comment leur reprocher alors, une fois devenus adultes, leur reflexe à se taire lorsque témoins d’un écart d’un concitoyen?

Comment condamner leur attitude à régler seuls leurs conflits avec d’autres lorsque nous les encouragions à se défendre seuls face aux taquineries de leurs camarades au lieu d’en faire part à la maîtresse?

Comment s’étonner qu’ils n’aient d’yeux que pour les mauvais gestes de leur entourage, ne remarquant jamais les bonnes actions de leurs prochains? N’est-ce pas ce que font nos profs avec leur exercice d’orthographes?

Ah, mais oui! La dictée peut bien avoir 200 mots à orthographier, si s’y retrouvent 10 fautes, la note est pareille que si aucun mot n’avait été bien écrit. Les 190 bien écrits ne valent rien. Seuls comptent ceux mal écrits.

Bon, on me dira que c’est pour viser la perfection. Peut-être. Mais la méthode n’est pas très encourageante et je ne suis pas certain qu’il y en ait beaucoup à se rappeler ces exercices comme d’agréables souvenirs.

Il y a bien d’autres exemples, et bien plus dramatiques que la dictée, qui pourrait illustrer cette contradiction chez nous. Mais qui sait il se pourrait qu’un de ces quatre matins, le giraumon donnera effectivement de la Calebasse. La greffe…euh…pardon! L’aide internationale se rapprochant, on s’endormira peut-être un jour ayitiens pour se réveiller américains ;)

Tilou

jeudi 10 juin 2010

Gad'on passs!

Aïe! Et s’en vient la Coupe du monde de Football! Un mois à parler uniquement de foot. Un mois à n’avoir que ça à regarder à la télé, à écouter à la radio et à discuter avec les amis.

Bon, moi, ça ne me dérange pas. J’aime bien le football. Se régaler de jolis dribles, de belles passes et surtout de magnifiques buts. Et cela, pendant tout un mois? Hmm. Que du bonheur!

Enfin, pour moi et ceux qui s’intéressent au ballon rond (kòmsi boul baskèt, volebòl ak tenis…yo pat ron yo menm!). Mais pour les autres…et pour ceux qui n’aiment pas du tout le foot, ce sera l’enfer.

Et c’est toujours le cas. Quel que soit l’événement, on n’a droit qu’à ça. Quand c’est les Jeux olympiques, on envoie valser (bien éduqué hein, le Tilou) tous ceux qui ont d’autres passions. Quand c’est le Carnaval, la Noël, les Élections, le GNB…pareil! Toutes les stations de radio et toutes les télés ne savent plus parler d’autres choses.

C’est comme ces marchands de charbons ou de poulets qui sont tous installés exactement au même coin de rue. Je me demande souvent s’ils arrivaient tous à vendre quelque chose chaque jour.

Pour les médias, j’ai déjà la réponse. C’est certain que certains ne sont suivis que par leurs propriétaires et les employés qui y travaillent. Et encore…Mais ils tiennent quand même à être à la page, à la mode. Ils ne réalisent pas la chance qui leur est offerte pour une fois qu’ils offriraient une alternative à ceux désirant regarder ou écouter autre chose que du foot.

Le pire c’est d’avoir toutes les stations à donner exactement le même match…en même temps. C’est à se questionner sur l’utilité d’avoir plus d’un canal sur sa télé. Et là, même pour le passionné de foot que je suis, cela devient barbant.

Heureusement, il y a toujours un génie pour être génial! Une station de radio-télé a trouvé le moyen de retransmettre la coupe du monde sans en parler. Non mais, je vous dis, du grand art.! On peut passer une bonne vingtaine de minutes à suivre cette station, on n’entend pas grand-chose ayant rapport au match qu’ils commentent.

Pourtant, ils parlent…même beaucoup. Et de tout!

De leurs amis, de leurs habits, de leurs qualités (ça, ils sont obligés, sinon on ne saurait pas), des jolies filles présentent dans les gradins du stade. Ils lancent des flèches, qu’ils sont les seuls à comprendre, vers d’énigmatiques stations rivales et saluent beaucoup d’amis. Mais si vous comptez sur eux pour connaître le score du match où comprendre ce qui se passe sur le terrain, bonjour la patience! Et puis, c’est mieux comme ça hein! Quand ils essaient, c’est déconcertant. Imaginez-vous écoutant le match à la radio et entendre : « Wouch…gad’on pass! »

Ils sont géniaux, je vous dis! Et c’est tout de même une bonne initiative, ne trouvez-vous pas? Quand on aura marre du ballon rond, il suffira d’allumer la télé ou la radio pour suivre un match de foot.

Tilou

jeudi 3 juin 2010

LOL

La première fois que je suis tombé sur le terme « lol », je n’ai pas tout de suite compris. D’abord je pensai que c’était une binette représentant une tête (évidemment) avec 2 mains en l’air. Comme cela n’avait aucun rapport avec la conversation que nous avions, mon interlocuteur et moi, je lui demandai ce que c’était. Il dut vraiment faire beaucoup d’effort et tenta de m’expliquer qu’il riait et, surtout, pourquoi il le faisait en anglais, alors que nous dialoguions en créole, normalement.

« Laughing Out Loud » C’est donc ça la définition. Cela veut dire « rire à voix haute ».

Trouvant cela bizarre, comme d’habitude, de faire comme les américains, je me mis à la recherche d’un équivalent en français. Je visitai les forums francophones pour découvrir un …«MDR» (mort de rire).

Bon, il aurait pu faire l’affaire, mais à première vue je pensai que c’était « merde ». Vous imaginez que j’ai eu peur d’insulter mes interlocuteurs à chaque fois que j’aurais eu à rire à haute voix!

Alors, me suis-je dit, pourquoi pas un « LOL » en créole. D’ailleurs cette histoire n’avait-elle pas commencé dans une conversation en cette langue? Et puis ça fait toujours plus original d’être…original.

Mais bien vite, j’abandonnai l’idée. Une amie petite (en espérant qu’en plaçant petite après amie, on comprendra qu’elle était de petite taille et non…) m’envoya un «MGD» (M’ap griyen dan m’).

Euh… Déjà que le « m’ap griyen dan m’» fait un peu vulgaire et qu’il exclut une partie de la population. En plus, certains pourrait bien donner d’autre signification au D, ce qui changerait radicalement le message que je voudrais faire passer.

Bon retour à la case départ donc et je me résigne à utiliser le « LOL ». Et puis ça pourrait être pas mal pratique hein. On gagnerait beaucoup de temps en répondant « LOL » même dans la vie courante. Quelqu’un donne une blague et tous en cœur nous entonnons : « LOL ». Et ça s’arrête là, on peut passer à la blague suivante. On pourrait même en faire un verbe : Loller.

Je lolle, Tu lolles, …nous lollons...Formidable!

Mais il y en a toujours à venir vous gâcher la journée... Je lolle gentiment à un ami quand un troisième larron répond « LMAO ».

Woy!!! Sa a sa ye ankò!? Un autre casse-tête pour amener d’autres recherches et découvrir qu’il y a plusieurs façons de rire sur internet et que leurs utilisations ont dû décontenancer plus d’un avant qu’elles ne se généralisent.

Évidemment, ce serait plus simple d’utiliser les binettes [ :-), ;-), :-(, :-D ], existant depuis le début de l’informatique et faits justement pour être compris dans toutes les langues et par toutes les cultures. Mais c’est toujours mieux de faire comme tout le monde et se dire: si tout le monde le fait ça, ça se fait comme ça! ;)

Tilou

vendredi 14 mai 2010

Combat sexuel

N'est-ce pas un peu intriguant que les hommes semblent traditionnellement plus attirés vers l'acte sexuel que les femmes.

Naturellement, l'attirance vers l'acte sexuel est mis en nous pour assurer une survie à la race. Comme chez les animaux, lorsqu'arrive le temps le plus de propice à une procréation rentable, nos sens et nos corps nous guident vers l'acte de procréation.

Pourquoi alors les femmes paraissent-elles alors accorder moins d'importance au sexe que les hommes?

Bon, disons rapidement, d'abord, que ce n'est qu'une question de perception.

Normalement, c'est quand on tient à quelque chose et qu'on lui accorde beaucoup d'importance qu'on le protège. La femme accordant tellement d'importance à l'acte sexuel tient à l'offrir seulement à celui qui fera battre leur cœur. Exactement dans la même logique qu'elle garde sa plus belle robe pour les grandes occasions. L'homme pourtant, banalisant l'union des corps, s'offrira plus facilement à la première intéressée.

Mais, plus sérieusement, cela n'explique pas pourquoi l'acte sexuel semble plus effrayer les filles que les garçons.

Et bien, c'est en écoutant parler les humains mâles que j'ai résolu l'énigme.

Les expressions utilisées par les hommes pour décrire leurs ébats renvoient plutôt à des combats qu'à des rencontres entre amoureux.

Confondant l'accouplement à une épreuve de force, ils ne semblent penser qu'à leurs performance quant à faire souffrir la partenaire; la considérant tantôt comme un tissus entre les mais d'un tailleur, comme un morceau de viande sur la table d'un boucher ou encore une parcelle de terre sous la houe d'un laboureur. À les écouter, la femme est bien une victime de ce moment qui devrait pourtant mettre les deux partenaires à égalité parfaite.

Je vous assure que lorsque l'on entend quelqu'un parler d'une fille en précisant "mwen fè l' rele" et ajoutant "manmzèl manke endispoze" on comprend aisément que les autres filles puissent en être traumatisées.

Mais heureusement, on est loin du jour où toutes les filles auront peur de s'aventurer dans un lit avec un homme. Et grâce à cela, la survie de la race n'est pas menacée. Certaines femmes expliquent très bien, dans leurs versions des faits, que si les hommes ne racontent pas leurs histoires en présence féminine, c'est moins par galanterie que par honte d'être démenti et de voir leurs impuissance à remplir leur tâche, mise à nue.

Tilou

vendredi 7 mai 2010

Make pou kaporal

Il n’y a pas longtemps, un groupe musical avait sortit une composition pour dénoncer notre intolérance en matière de concurrence en Ayiti. Et, comme d’habitude, il avait pris, comme exemple à suivre, des entreprises américaines qui, toujours d’après lui, évoluaient côte à côte.

Et tout le monde de commenter que c’était un bon texte, une bonne musique.

Bon, la musique, je ne sais pas. Mais le texte…je ne suis pas d’accord ! (Kouman « Se sa [ou ] konnen an » ?)

Je ne suis pas certain qu’il y ait d’autre endroit aussi propice que notre bon pays pour la cohabitation d’entreprises concurrentes.

Même que si concurrence déloyale il y a, ce n'est qu'envers le consommateur.

Beaucoup de gens ayant un abonnement d’eau courante (ki genlè tèlman couri vit ke nou pa janm wè li) avec la compagnie nationale, se font quand même livrer de l’eau par des camions citernes et s’en achètent à boire au supermarché.

Bien plus de gens paient la compagnie électrique nationale, mais se résignent quand même, quant ils ont les moyens, à se procurer « Inverter », batteries, génératrices et panneaux solaires pour jouir d’un peu de lumière.

Je pourrais encore prendre d’autres exemples, comme la police d’assurance véhicule de l’état, obligatoire même quand on souscrit à une autre qui ne sert pas à rien.

Mais ça serait trop long et me laisserait moins de place pour parler des compagnies de sévices téléphoniques.

Ah ! Là, c’est exceptionnel en matière de cohabitation concurrentielle. Presque chaque Ayitien a 2 téléphones, un de chacun des 2 plus grandes compagnies. Beaucoup en ont trois. Et certains, en comptant celui de leurs domiciles, en ont même quatre.

Bon, la communication n’est pas plus aisée pour cela, mais au moins, les cartes d’affaires sont bien remplies.

Et puis, ce n’est pas tout. Ils atteignent la perfection avec leurs revendeurs de minutes. Scrutez bien les rues, vous constaterez que la plupart de ces « ti machann telefòn » s’arrangent pour arborer tous les logos. Si le maillot est rouge, l’ombrelle verte. Sinon, la table…et vice-versa.

Du grand art je dis !

Et ce n’est même plus de la concurrence, c’est un match de foot où les 22 joueurs tentent de marquer tous contre le même gardien de but.

Tilou

vendredi 30 avril 2010

Église de Dieu...S.A.?

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Les ONG, malgré ce que l'on pourrait croire, n'ont pas inventé la manœuvre de s'enrichir par le biais d'une entreprise à but non lucratif. L'église est, après le gouvernement, de loin pionnière, dans ce domaine.

La dîme n'étant pas toujours utilisée aux fins avouées, il a toujours été de coutume que certains prêtes et pasteurs se donnent à cœur joie dans le détournement de l'argent de l'église. Bon, il faut dire aussi que certains slogans les ont un peu troublés.

Cette affaire « Legliz se nou, nou se legliz » que l'on scandait à longueur de journée n'était pas pour arranger la chose. (Si legliz se yo, lajan legliz se lajan yo.)

Les plus intelligents au cours de l'histoire furent ceux-là qui vécurent avant le grand schisme entre les catholiques et les protestants.

Demander aux fidèles de payer pour recevoir bénédictions, pardon et autres gratuités du Seigneur... ça, il fallait la trouver! Là, encore, ils étaient pardonnables. C'est dans les évangiles que j'ai trouvé l'explication.

Vous vous rappelez de la parabole où le maître se met en colère contre le serviteur qui n'avait pas su faire fructifier son argent? Eh bien nos prêtres ont dû penser que si Dieu leur avait donné la charge d'administrer son Entreprise...euh pardon, son Église, c'est qu'Il voulait plus de rentabilité mais qu'Il ne devait pas être top calé en gestion.

Mais attention. Si dans le passé, les chefs d'église ont vraiment fait fort, notamment avec une période où on a eu droit à quatre Papes en même temps, ceux d'aujourd'hui ne s'en tirent pas trop mal.

Les Protestants ont inspiré les nouvelles ONG dans la pratique d'avoir un « BLAN » pour visiter le peuple de temps à autre et, surtout, pour envoyer « grinbak » et autres « kenkenn » depuis l'Étranger.

Les catholiques continuent de réclamer de l'argent pour citer le nom du donateur, ou celui choisi par ce dernier, à l'autel, en pleine messe. Un jour, qui sait, on ne s'étonnera pas de voir un prêtre, inspiré par nos animateurs d'émission musicale, crié en pleine Action de Grâce: « Allo Untel, legliz la se legliz ou l' ye wi!...kite l' mache… »

Déjà que maintenant, pour l'enregistrement d'un mariage, c'est un menu qui est présenté. Sans rire hein. C'est comme au restaurant:
  • Messe 1 heure de temps X gourdes
  • 2 heures, X gourdes et demi
  • 3 heures, 2 X gourdes, etc.
Carrément du sacrement en gros et au détail.

Pourtant, vous savez, loin de me faire prendre la position de ne pas croire en Dieu ou de renier la Sainte Église, ces expériences-là me font réaliser à quel point le Seigneur est tout-puissant et qu'il veille sur son Église.

En effet, si cela dépendait des hommes, il y a longtemps que cette institution n'existerait plus.

tilou