vendredi 24 avril 2009

Avec modération !

Vous rappelez-vous les anciennes bouteilles de kola? Elles avaient ce défaut de sembler trop petites lorsqu'il fallait partager leur contenu avec les quatre ou cinq petits frères.

On aurait pu croire que la taille de nos actuelles «grands-mangeurs» aurait amélioré la chose. Eh bien non! Si la part de chacun a bien augmenté, l'insatisfaction est restée pareille.

Et ceci, simplement parce que nous nous sommes habitués à consommer beaucoup plus. Ce qu'un enfant d’aujourd’hui avale comme fridòdòy et Junkfood peut facilement atteindre le double, voir le triple de celui d'il y a à peine vingt ans.

Jetez un œil aux paquets de popcorn dans les salles de cinéma, aux paquets de chips sur les comptoirs de boutique ou aux piwouli dans les bak des marchandes.

Tout ça n'est pas arrivé par hasard hein! Cette révolution a été bien pensée et mise en place par ceux qui pensent à nous, ceux qui s'évertuent à transformer notre monde en une société de folle consommation.

Ils désirent nous procurer ce qu'il nous faut, Ils nous offrent ce qu'il ne nous faut pas.

Un spot publicitaire vente les mérites d'un sandwich que personne ne peut manger en entier. Quand même! Le plus simple aurait été de baisser le prix du sandwich normal, certes, mais où en serait l'originalité? Ah. Je vous dis...Ils sont géniaux, ceux-là qui pensent à nous.

Sur les affichent conçues pour nous inciter à nous gaver d'alcool, ils nous est conseillé de ne pas faire d'excès (Ça s’ rait quand même dommage de perdre un fidèle client). Et pour nous bien faire comprendre la chose, ils nous offrent, de temps à autres, pour le prix d'une, deux bouteilles de bière indiquant de façon clairement subtile : « à consommer avec modération». Tout ça parce qu'ils pensent à nous.

Même les fabricants de cigarettes pensent à nous. Les paquets qu'ils nous offrent gratuitement à l'entrée des boites de nuits nous rappellent que fumer nuit gravement à la santé. À ce train là, Ils vont finir par nous mettre une posologie sur les paquets de clopes et les bouteilles d'alcool. Ça sera du genre : «un verre bien rempli 3 à 4 fois par jour».

Et les pharmaciens, eux aussi, tiennent à nous montrer qu'ils pensent à nous. Vous n'avez jamais remarqué qu'après un traitement, il vous reste toujours quelques comprimés dans le dernier flacon?

Les contenants sont toujours remplis de sorte que la posologie du traitement réclame toujours l'achat d'un dernier flacon que vous utiliserez à peine. Toujours parce qu'ils pensent à nous?

Et bien moi aussi, j’ai une recommandation à faire, elle est pour ceux-là qui pensent à nous. «Si vous ne pouvez vous empêcher de nous prendre pour des ânes, faites-le, au moins, avec modération.

Tilou

vendredi 17 avril 2009

Féminicide!

J'ai longtemps pensé que les femmes se disant féministes avaient une dent contre les hommes. Récemment, j'ai réalisé que j'avais tout faux.

En fait, c'est leur amour du masculin qui guide leurs comportements. Elles aiment tellement les hommes qu'elles ne rêvent que d'une chose: devenir des hommes! Pas seulement de se mettre à leur place ou de faire comme eux, mais vraiment de se transformer en hommes.

Regardez leur façon de s'habiller. La plupart de ces medam, sinon toutes, ne portent que pantalon. Leurs coiffures sont affreu...euh...pardon! afro ou rasta. Et leurs gestualités ne sont pas sans rappeler celles des bons vieux gaillards machos.

Bon, cela ne m'avait pas tout de suite frappé.

Mais je me suis demandé pourquoi on ne rencontrait pas de belles filles, coquettes et féminines dans le mouvement féministe? Pourquoi la majorité rappelait étrangement ces «manman poul a zepon»?

C'est ce qui m'a mis la puce à l'oreille. Je me suis dit que la femme étant très jalouse, ça doit être un mouvement, contre les belles femmes (les féminines), mené par certaines femmes moins belles (les féministes).

Et c'est pas idiot hein!? Si elles réussissent à faire disparaître la Féminité, leur complexe d'infériorité sera vaincu. Et ça sera deux coups d'une seule pierre: Toutes les femmes ressembleront à des mecs et aucune n'aura la préférence des hommes puisque la féminité aura disparu.

Alors, pour atteindre leur but, elles emploient les grands moyens.

En plus de se vêtir comme les hommes, les féministes visent la pointure des «gwo soulye» : (Tout bon wi !) La première des féministes, la fée-ministre, s’est rendue à une foire du livre, là où vont ceux animés de la folie des livres. Elle fit la tournée des écrivains femelles sautant (dans le sens de ignorer hein !) au passage tous les mâles.

Aujourd’hui, comme il y a quelques années, un spot publicitaire demande aux femmes d’aller voter les femmes parce que ce sont des femmes. Je vais faire pareil. Ne pas voter les femmes parce que je ne suis pas une femme.

À bien réfléchir, c’est pas forcément une mauvaise idée : Les hommes votent les hommes, les femmes votent les femmes. De cette façon, ce ne sera plus nécessaire de dépenser autant d’argent pour des élections. Il suffira de faire un recensement et le sexe majoritaire sera vainqueur.

Et Messieurs ! Pas besoin de s’inquiéter du fait que la population compte plus de femmes que d’hommes, les féministes par leurs plumages et leurs ramages se chargent de rétablir l’équilibre.

Tilou

vendredi 10 avril 2009

Jeûne gras

Aujourd'hui, c'est jour de jeûne. C'est vendredi-saint. C'est pour commémorer le sacrifice du Christ que les Chrétiens soulignent ce jour.

En Ayiti, on en profite pour manger en famille. Les occasions se raréfiant, c'est un temps que l'on chérit.

Mais, le moment culminant de ce jour reste celui du repas. Ah vraiment, on a droit à l'abondance.

Entre nous , je ne connais aucun jour de l'année ou les Ayitiens mangent autant. Mais, vraiment, aucun. Même le dimanche pâques et le 2 janvier ne sont à la hauteur. On croirait que la gourmandise est passée au rang d'«idéal».

Certes le vendredi saint, la viande rouge n'a pas droit de citer. Mais à part ça....

On a droit, rien que pour l'entrée à du poisson, beaucoup de poisson. Surtout de la morue, du gros sel et de la sardine. On l'accompagne d'oeufs, de betteraves, de vivres de salade. Ensuite, comme dans tout repas Ayitien digne de ce nom, on fait place au riz. hmmmmm... un bon riz blanc, bien chaud sur lequel une bonne coulée de purée de poids blanc vient layiter. Et avec ça, on reprend du poisson. Beaucoup de poisson.

On se régale aussi d'un bon vin, quand on peut. Mais un dessert ne servirait à rien, puisque le temps de desservir n'arrive jamais: quand on croit avoir fini...il reste encore pour plus tard et demain.

Heureusement que c'est un jour de jeûne. Sinon, qu'est-ce que ça serait!!!

L'inconvénient (l'avantage, pour certains que je connais) c'est que le mot «jeûne», lui-même perd son sens. Il devient toujours associé à nourriture. En témoignent les réunions de prières où l'on apporte sa cantine de viande et de riz et qui sont malgré tout appelées :«jeûnes!», faisant ainsi des jours où l'on jeûne les plus gras de l'année.

Tilou

vendredi 3 avril 2009

Bon moouun!

Existe-t-il vraiment des bonnes et des mauvaises personnes? Les personnes ne nous paraissent-elles pas bonnes, ou non, selon les avantages qu'elles nous laissent tirer d'elles?

Je me suis posé la question après qu'un bòs kawotchoumann m'ait qualifié de «bon moun» parce que je lui avais laissé un bon pourboire en plus de son dû.

Comment cet homme pouvait-il affirmer que j'étais bon? Certes, je pense que je le suis. Tout comme le pense, pour lui-même, chacun de vous qui me lisez. Tout comme le pense, pour lui-même, chacun de ceux qui ne me lisent pas. Mais comment a-t-il pu deviner?

Simplement en regardant le billet de 100 gourdes que je lui ai tendu?

C'est donc que le critère pour être «bon moun» est l'aptitude ou la facilité à tendre la main? (pou bay wi, paske ou ka lonje men pou ou pran tou)

Dans ce cas, il n'existe pas de «move moun». Puisque tout le monde, à un moment ou à un autre, sait faire preuve de charité. Enfin, je suppose. Ainsi, chacun est «bon» à un moment précis et, surtout, pour quelqu'un en particulier.

Mais il y a des moun plus bon que d'autres. Ça dépend de la fréquence ou (et) de la quantité que tu donnes.

Si tu donnes une fois en passant, t'es un «bon moun». Si tu le fais régulièrement, t'es un très «bon moun» mais si tu donnes souvent et beaucoup, t'es un «bon mooooouuuun!!!!» (Nan istwa saa, pòv pa ka bon moun?)

Mais attention, il ne faut pas toujours donné à la même personne, sinon, même si, celui-là te considèrera comme un «bon moun», les autres auxquels tu n'auras rien gratifié te verront peut-être comme un «moun de byen», mais certainement pas comme un «bon moun»

Tilou