vendredi 26 septembre 2008

Amateurs professionnels

Ne trouvez-vous pas curieuse cette façon qu’ont certains d’intégrer un domaine professionnel? Ils se contentent de reproduire ce qu’ils croient avoir compris et vu faire par d’autres.

Par exemple, après avoir assisté à un concert de chants, quelques décident que c’est leur destin, qu’ils sont faits pour ça. Et, comme la Loi ne réprime (malheureusement?) pas encore la pollution auditive, sans perdre de temps, ils se mettent à chanter. (Pwoblèm pou zòrèy moun lakay yo!)

Ou encore, quelques autres s’improvisent graphistes parce qu’ils arrivent à manier sans aucune formation un logiciel graphique.

Attention. Je ne dis pas qu’il faut forcément une formation académique pour se professionnaliser. Et je reconnais que l’histoire regorge de génies autodidactes.

Mais autodidactes, justement veut dire «s’instruire soi-même» et non «ne pas s’instruire du tout» pour ne s'en remettre qu’à la routine. Et se former seul, suppose quand même une recherche de la formation et de la connaissance exacte non seulement de la pratique, mais aussi (et même surtout) de la théorie.

Parce que si la théorie sans la pratique reste futile, la pratique sans la théorie perd son efficacité et peut même se révéler dangereuse.

Et comme résultat on obtient ces chanteurs sans voix, ces affiches incompréhensibles et... plus dramatiquement ces chauffards du dimanche, ces instructeurs ignorants, ces hommes politiques incapables...

Il est donc nécessaire de se bien former pour être un bon professionnel. Ne nous contentons pas de reproduire ce qu’on a vu se faire. Cherchons à comprendre d’abord ce qui s’est fait et comment le faire, pour l’améliorer si possible et pour ne pas le dégrader sinon.

Autrement, c’est tout un pays qui en un rien de temps ne comptera plus que des professionnels de l’amateurisme.

Tilou

vendredi 19 septembre 2008

Vocation: Parent.

Pour professer dans un domaine technique, il faut dans la plupart des pays, une licence ou un diplôme. Ceci permet de protéger la population en garantissant un minimum de savoir-faire de la part des techniciens.

J'ai le sentiment que l'on devrait faire autant pour les parents. Il ne serait pas vain d'avoir à passer quelques examens officiels pour être autorisé à enfanter.

Parce qu'y en marre de rencontrer des parents n'ayant rien à cirer de leurs enfants. Ceux qui les abandonnent, celles qui les maltraitent. Celles et ceux qui les gâtent, etc.

Et puis, on en profiterait pour mettre sur pied, une école des Parents; pour aider celles et ceux qui auraient la bonne volonté mais qui ne sauraient pas comment s'y prendre.

Certes, tout cela ne serait pas une garantie que le monde irait mieux.

Mais seraient parents moins de personnes n'ayant pas la vocation. Et ça pourrait aider à diminuer le nombre d'enfants qui doivent, eux-mêmes, assurer leur éducation.

Tilou

vendredi 12 septembre 2008

Solidarité d'1 mois?

En Ayiti, nous sommes passés maître de la solidarité.

Il y a certes beaucoup de problèmes à résoudre, beaucoup de comportements à changer, beaucoup de notions à apprendre; mais la solidarité est point sur lequel personne n'a de leçon à nous donner. Ah, non!

Quand nous donnons, nous donnons. Nous ne nous rabaissons point à nous baser sur la gueule de l'autre pour lui donner. Certains écoliers de la province peuvent en témoigner: À l'école où ils se rendent, il n'y a point de craies, pas de tableau et pas de banc, pas de livres, pas de courant. Mais on ne s'est pas dit que leur cas était perdu. Non! On leur a dégoté de superbes ordinateurs avec quoi ils peuvent maintenant faire le beau.

Le meilleur exemple: les dernières intempéries. Plusieurs villes et régions du pays se retrouvent sinistrés à cause des inondations. Et là encore, nous, professionnels de la solidarité, frappons un grand coup. Nous ne nous contentons pas de leur apporter de quoi manger et boire, de quoi se vêtir; nous compatissons vraiment et avec une belle trouvaille:

Nous demandons aux écoliers du pays se trouvant en mesure de s'instruire de ne point le faire, durant 1 mois, pour laisser à ceux victimes de sinistres le temps de se préparer pour la rentrée scolaire. C'est pas mal, hein!? Moi, je vais encore plus loin. À la maison, j'interdis la télévision, parce que les enfants sinistrés n'y ont pas accès. J'interdis également aux enfants de lire, parce que les enfants sinistrés n'ont pas de quoi lire pour le moment.

Et puis, ce n'est pas seulement aux écoliers d'être solidaires. Toutes les entreprises du pays devraient fermer en solidarité avec celles des villes handicapées. Et les bureaux de l'État aussi...Pourquoi, par exemple, tous les hôpitaux ne feraient pas solidarité avec ceux inondés? hein? dites-moi.

Même que je ne suis pas certain qu'un mois soit suffisant: Les villes à nettoyer ou déplacer, les entreprises à faire redémarrer, les fournitures à acheter,...non! un mois, c'est trop court. Il faudrait leur donner toute une année...au moins. Mais 2 serait idéal.

Tilou

Sexe Faible ?

La Femme est qualifiée de «sexe faible» parce que généralement une femme est moins forte physiquement qu'un homme du même âge.

Sur d’autres points, cependant, je me demande si cette qualification tient la route.

Par exemple, on a tendance à croire que c’est généralement l’homme qui initie une relation amoureuse en faisant la cour à une femme. hmm!

N’est-ce pas plutôt la femme qui invite l’homme à la courtiser?

La femme qui ne trouve aucun intérêt dans un homme lui laissera peu de chances d'exprimer ses sentiments.

Les hommes pensent également être les détenteurs de belles paroles. (adje!)

Les femmes ont gagné pas mal de terrain sur ce point là. Elles arrivent même à tourner certains d’entre-nous en bourrique.

Par exemple, la femme exige de son mari l'achat d’une robe. Elle fait tout pour le convaincre que c’est cet habit-là qui lui sied. (Pauvre idiot!)

Le jour où elle décide de le porter, la femme demande à l'idiot...euh!...au mari de décider entre la fameuse robe et une autre. Quel que soit l'avis du mari, elle l'oublie et porte...la fameuse robe.

L'idiot...euh!...le mari se voulant galant croit bluffer son épouse en lui gratifiant d'un hypocrite «oh! chérie, tu es jolie. Cette robe te va bien!».

Et la femme de rétorquer: «Je l'ai mise pour toi, chéri.»

Tilou

jeudi 4 septembre 2008

Tout koutay se koutay

J'ai remarqué que certains comportements condamnés unanimement dans une société peuvent être parfaitement acceptés dans...la même société, suivant la personne ou la classe sociale la pratiquant.

Le vol, par exemple.

Une cuisinière à qui on confie quotidiennement 100 gourdes pour la préparation de repas ne peut (ne devrait), en aucun cas, conserver pour son compte ou dépenser selon ses propres vœux les 10 gourdes de monnaie qui lui reste occasionnellement un jour de rabais. Ce serait du vol. (ou de la frékansité*). Elle doit impérativement rapporter la monnaie et la remettre à la maîtresse de maison qui en disposera.

Là, on est d’accord.

Mais qu’en est-il lorsqu’une section d’une entreprise (ONG yo!!!), ou d’un ministère de l’État, décident de conserver l’argent non utilisé du budget qui leur a été alloué, sous prétexte que le prochain budget sera réduit si l’argent est rendu ?

C'est malhonnête! Tout koutay** se koutay!

Pas d’accord ?

Alors, je vous en prie, montrez-moi la différence.

Tilou

*impertinence

**expression créole désignant le fait de s'approprier une partie d'une somme d'argent prévue pour autre chose

Malheurs adorés

N'avez-vous pas remarqué notre attirance pour les tragédies?

Déjà autrefois, les romans les plus prisés par les femmes et les filles étaient ceux où l'amour des héros rencontrait embûches après embûches. L'histoire se terminait toujours de la meilleure des façons, certes. Mais elle traversait toujours d'innombrables obstacles et s'arrêtait, justement, lorsqu'il n'y avait plus de problèmes; comme pour dire que lorsque tout va bien, il n'y a rien à raconter.

Maintenant, c'est encore pareil: Le «normal» n'attire pas grand monde. J'imagine souvent un scénario dans lequel un homme et une femme se rencontreraient, tomberaient amoureux l'un de l'autre, seraient acceptés de tous, ne rencontreraient aucun problème, vivraient heureux et auraient beaucoup d'enfants. J'imagine aussi, la salle où je projetterais le film: je la vois vide.

Peut-être inconsciemment, c'est ce qui choque qui attire. Ce qui fait battre plus vite le cœur, ce qui fait monter l'adrénaline.

À la télé, on ne voit jamais d'émission sur un inconnu faisant l'aumône à une mendiante, ou sur un écolier aidant un vieux à traverser une rue. Non. On ne voit pas ça.

Mais quant à l'étudiant qui aura mitraillé une bonne dizaine de ses camarades, il fera la une des journaux.

Ce qui est normal et sans embûche n'intéresse tellement pas que l'on arrive à faire un culte de la difficulté. Un proverbe dit:« à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire». Comme s'il fallait rechercher le péril avant la victoire. La gloire serait donc dans le péril?

Je ne sais pas pour vous, mais quitte à choisir, moi je préfère le triomphe de la victoire que le péril de la gloire.

Et à tous les habitants de la terre, je souhaite des histoires simples et heureuses qui n'intéressent personne plutôt que les compliquées et tragiques qui attirent tous les regards.

Tilou