vendredi 29 février 2008

Comment détourne-t-on un mineur?

Détournement de mineur.

Qu’est-ce que ça peut bien vouloir dire aujourd’hui? Quel sens peut encore avoir cette notion?

J’ai tendance à penser que cela consistait à des avances - plutôt sexuelles - d’une personne de plus de 18 ans envers un mineur. La Loi et la morale (de qui?) par cette notion veut empêcher qu’un adulte apprenne trop tôt à un enfant des attitudes trop intimes.

Bon. Sur le principe, je ne pense pas que cela soit contestable. Mais en pratique, certaines fois, je me demande si ça tient la route.

Par exemple, comment est-ce possible de parler de détournement entre une fille de 20 ans et un garçon de 16? Ou entre un garçon de 19 ans et une fille de 17? Surtout, lorsque, semble-t-il, la fille mûrit plus vite que le garçon.

On peut se demander aussi comment appeler le cas ou un adulte se compromettrait avec un mineur qui aurait été précédemment détourné par un autre adulte: «redétournement de mineur détourné» ou «surdétournement de mineur»?

Et lorsque le mineur en question en sait plus sur la sexualité que l’adulte, ca devient carrément bizarre. Imaginez une femme de 20 ans qui, pour avoir couché avec un garçon de 16 ans, alors qu’elle était encore pucelle, se voit accusée de détournement sur le mineur qui, lui, avait déjà mis enceintes 2 autres filles du quartier.

Bon, d’accord. Les 2 précédents paragraphes sont un peu trop humoristiques pour un sujet aussi grave.

Mais soyez rassurés, le «détournement de mineur» va disparaître.

Oui, ça va s’effacer ou changer de main. Parce que bien avant que la Kannay du quartier ou le pervers d’à côté auront pu lever le p’tit doigt pour corrompre notre garçonnet et notre fillette, nos mineurs seront détournés avec nos campagnes publicitaires, comme celles pour le condom qui leur disent : «Allez-y, mettez ça, et foncez!»

Tilou

Oasis de charité

Le monde va mal. Il y a beaucoup de choses à corriger. Il y en a tellement que la mission semble impossible.

Et en plus des comportements (égoïsme, vol, viol,...) qui nous éloignent d’un monde heureux, nous devons aussi compter les malheurs qui ne dépendent pas de nous: maladies, catastrophes naturelles...

Pourtant, c’est au milieu des ces misères, au cœur même de ces ombres que l’espoir me vient. L’espoir et la confiance que l’Homme peut faire preuve de bonté.

Lorsque j’aperçois quelqu’un faire la charité à un mendiant, un autre aider une vieille dame à traverser une rue, une infirmière se dévouer au chevet d’un patient qu’elle connaît à peine, un médecin fondre en larmes lorsqu’il ne réussit pas à sauver un mourant ou, plus banalement, lorsque je surprends une personne répondre au timide sourire d’un voisin dans le bus...Je me dis : «eh bien oui, l’humanité qui sait se montrer si méchante, monstrueuse, faisant souvent preuve du pire...cette humanité-là est aussi capable du meilleur».

Tilou

vendredi 22 février 2008

Forcément Libre

«Le travail c’est la liberté!»

Vous y croyez vous? Pour moi, ça dépend!

Ça dépend de ce qu’on entend par «travail».

Si l’on considère ce mot dans le sens de s’occuper à faire quelque chose, ca peut, en effet, rendre libre par rapport à certaines autres choses. L’oisiveté est mère de tous les vices dit-on. Par exemple, faire du sport peut éviter à un Jeune la pratique de la drogue (Comment ça «et Maradona»?).

On peut également voir le travail, et je pense que c’est l’idée première de notre proverbe, comme un boulot, un job. Et là, c’est à ne plus rien comprendre. Parce qu’elle doit être très malheureuse de ne pas être libre, la Reine d’Angleterre. Je la plains de n’avoir rien à faire, à part quelques réunions mondaines, alors que moi, je suis très libre, travaillant toute la journée. Il y en a d’autres qui ont même deux ou trois job pour tenter de joindre les deux bouts. Je me demande si vraiment ils sont deux ou trois fois plus libres que les autres.

Regardez aussi les animaux. N’est-ce pas un exemple patent? Entre la bourrique et le chien peyi je ne suis pas certain que le premier soit le plus libre. Pourtant il n’y a aucun doute que c’est la bourrique qui... bourrique.

Le dictionnaire aussi est très instructif sur le sujet. J’ai jeté un oeil à la définition du mot travail. J’ y ai appris que ce mot vient du Latin trepalium (ou tripalium) qui se définissait par «instrument de torture». Et c’ est pas tout, ce mot désigne aussi un «Dispositif servant à immobiliser les chevaux, les bœufs, pour pratiquer sur eux certaines opérations.» Aïe!

Révélateur, non?

Se trouver un emploi, j’en conviens, peut permettre de s’affranchir d’une certaine dépendance envers les parents. Mais cette dépendance n’est pas effacée. Elle est seulement transférée. Et dans bien des cas, nous sommes nostalgiques de ces bons vieux temps où nous dépendions des parents, où nous n’étions pas libres mais faisions ce que nous voulions.

Tilou

vendredi 15 février 2008

Le choix des riches

Tout le monde peut-il être riche?

Attention, ma question n’est pas de savoir s’il est possible à chaque individu d’accéder à la richesse, mais plutôt si tout le monde peut l’être en même temps.

Bon je ne suis pas expert en économie, mais je pense que la réponse est:«non».

Et pour cause. si tout le monde est riche personne ne l’est plus. Pour être riche, ne faut-il pas l’être par rapport à quelqu’un d’autre qui lui ne le serait pas? Si chaque habitant de la planète possédait exactement le même avoir, on ne parlerait point de riche.

Alors, quel sens peut donc avoir les grands discours et promesses d’amélioration du niveau de vie que font les responsables politiques? Est-ce que développer un pays passe forcément par l’appauvrissement d’un autre?

Bon je ne suis pas expert en politique, mais je pense que la réponse est: «oui».

Parce que sinon, ils doivent être masochistes, ces riches hommes, ces grands pays de préférer avoir ces tas de mendiants à les importuner, ces tas de mendiants à ne pouvoir qu’être dépendants pour leur nourriture, leur santé...leur survie. Ils doivent être vraiment tarés ces hommes riches de tolérer ces quémandeurs au lieu d’en faire des riches «autonomes» comme eux-mêmes.

Comment ça, «les riches ne sont pas autonomes»? Comment ca «ils dépendent aussi des modestes»? Si c’était le cas, ne témoigneraient-ils pas, à leur égard, un peu plus de compassion et de respect?

Tilou

vendredi 8 février 2008

Errarene scientiam est?

La « Science » m’a toujours intrigué, tant par l’autorité qu’elle exerce que par ses démarches et son sens des priorités.

Avec comme principe de toujours viser à prouver ce qu’elle avance, la Science verra ses affirmations respectées et acceptées presqu’aveuglement. C’est maintenant un dicton d’avancer: «c’est prouvé scientifiquement» lorsque l’on veut convaincre.

La Science est aussi, pour plus d’un, le porte-étendard de l’athéisme. Pourtant très liée à la religion, à ses débuts, elle a vite vu certains de ces adeptes se baser sur son principe pour infirmer l’existence d’un quelconque dieu. Récemment encore, une revue qualifiait de «loufoque» un groupe de chercheurs croyants. (Science&Vie 1079, p. 65)

Et c’est là, justement que la Science et certains scientifiques deviennent intriguants.

Les scientifiques qui avancent que Dieu n’existe pas font autant usage de la foi que n’importe quel croyant. (Kouman kote mwen jwenn ak pawòl sa a?).

Réfléchissons un peu. Lorsque l’on dit qu’on ne peut prouver l’existence de Dieu, c’est une démarche qui peut être scientifique. Mais affirmer qu’il n’existe pas est exactement le contraire de la démarche de la Science puisque l’on ne peut pas prouver cette affirmation. Le scientifique qui fait une telle déclaration ne se base que sur une intuition (sincère et profonde, peut-être) qu’il aura acquise par des expériences qui ne peuvent être que personnelles. (ah! ou wè mwen konn sa m’ap di).

Affirmer que Dieu existe est même assez proche des méthodes dites scientifiques. Les croyants, surtout les chrétiens que je côtoie, sont constamment à la recherche du fait qui sera la preuve que leur foi n’est pas vaine. N’est-ce pas également le cas de la science avec ces histoires de «matière noire», d’«énergie sombre», de «dimensions cachées», de «boson de higgs» et d’«anti-matière»? Rien de tout ça ne peut encore être prouvé et défini précisément. Mais les scientifiques semblent y placer leur foi. (Men kòm se yo, tou sa yo di se levanjil).

Certaines études menées par la Science me laissent aussi pantois. Il y a deux jours, la télévision diffusait un documentaire sur la fabrication du pain. Et fièrement, une femme scientifique expliquait qu’elle menait des recherches pour améliorer cette fabrication. Pour cela elle vérifiait le volume exact d’un pain avec un appareil à rayons laser et en étudiait la formation des grottes dans la mie à l’aide de...(tenez-vous bien) la technologie nucléaire. (bagay yo fè bonm yo wi!)

Alors, avec tous ceux qui meurent encore de faim dans ce monde, avec toutes les maladies et les problèmes d’environnement auxquels nous avons à faire face, j’aimerais bien que l’on m’explique en quoi est-ce une priorité que de dépenser autant d’argent et, surtout, d'énergie à rechercher comment se forment les grottes dans un morceau de pain?

Alors, me direz-vous, que cherché-je donc à prouver? Que la Science doit être rejetée au profit de Dieu? ...que l’on doit ignorer ce que dit la Science ? Non, rien de tout ca. Je veux seulement rappeler que la Science est exercée par des hommes aussi imparfaits et fragiles que ceux qui osent encore s’affirmer croyants.

Tilou

vendredi 1 février 2008

Adieu mon Dieu...(Adje Bondje!)

L’Homme, semble-t-il, a toujours été religieux. Dans les plus anciennes sociétés que nos historiens et archéologues aient pu retracer, on a toujours trouvé des indices d’un culte voué à une divinité.

Curieux est-ce pourtant de constater que le monde s’achemine vers un bannissement de la religion.

En Europe, on y est déjà. Et avec un beau nom: Laïcité. C’est un principe qui veut qu’on n’impose pas publiquement son appartenance à un groupement religieux.

Récemment, le débat fut enflammé en France, lorsqu’il s’agissait d’interdire le port du voile musulman dans les établissements scolaires.

Et, à entendre parler ses nombreux défenseurs, cette Laïcité est en passe de devenir une valeur intouchable, presqu’au même titre que les droits de l’Homme.

Si on devait trouver des coupables à cette affaire, les yeux ne pourraient se tourner que du côté des croyants eux-mêmes.

Alors que la majorité des religions connues prônent la charité envers son prochain, les adeptes à ces mêmes religions s’entre-déchirent. Et à ce jeu, ils s’en donnent à cœur joie. Les Protestants combattent les Catholiques qui combattent les musulmans qui font sauter les Juifs...

Et c’est pas fini...

...Ces Juifs regardent de haut les disciples de Bouddha (petèt ke se akòz non an!) qui n’ont rien à cirer du reste du monde...(yo pa pete ba yo santi?)

C’est toujours pas fini...

Les protestants eux-mêmes sont divisés en «groupistes» (adventistes, baptistes, méthodistes...) qui se battent pour grappiller sur la part de marché des concurrents.

Et pendant ce temps, le Dieu que nous disons tous adorer et vouloir suivre, celui-là même qui nous disait que l’on reconnaîtrait ses disciples par leurs actes d’amour...oui, ce Dieu que nous chantons au monde s’en fait mettre dehors.

Tilou